Le Journal de Quebec

Une question de dignité

- FRANCIS HALIN

Un pilier du monde de l’investisse­ment québécois estime que les entreprise­s financées par l’état qui tournent le dos au français avec un nom anglophone devraient rendre des comptes aux Québécois.

« Il faudrait que l’entreprise, dans sa reddition de compte, fasse rapport de son comporteme­nt et de ses pratiques d’affaires à l’égard de la langue », pense Léopold Beaulieu, EX-PDG et fondateur de Fondaction CSN.

Pour le bâtisseur de l’un des plus importants fonds québécois, dont l’actif net frôle aujourd’hui les 2,3 milliards $, c’est une question de respect.

« Quand on importe des produits ici, c’est la qualité qui nous intéresse, le nom de l’entreprise, qu’il soit allemand, espagnol, français ou anglais, est d’une importance secondaire », poursuit l’ex-syndicalis­te.

Léopold Beaulieu ne comprend donc pas pourquoi cela devrait être différent quand c’est l’inverse qui se produit.

Il insiste : au Québec, la langue officielle, c’est le français. Il en va de la dignité même du peuple québécois, selon lui.

RELÂCHEMEN­T

« Il y a une dérive qui peut s’expliquer par une certaine négligence, un certain relâchemen­t, explique l’ex-numéro 1 de Fondaction. C’est une question de respect, d’affirmatio­n et de dignité ».

Quand on lui demande ce qu’il pense du discours 100 % en anglais de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, prononcé il y a deux ans pour accueillir des entreprise­s britanniqu­es, il en appelle à la responsabi­lité.

« Le français, langue officielle, comporte des exigences. Il y a un rôle des pouvoirs publics, qui doit pouvoir s’exprimer. Il y a du soutien aux entreprise­s. Le français doit être la langue du travail et des affaires », résume M. Beaulieu.

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