Le Journal de Quebec

Makhmudov trop fort pour le Canada

- RÉJEAN TREMBLAY rejean.tremblay@quebecorme­dia.com Journal de Montréal. Le

SHAWINIGAN | Scène étrange… et presque émouvante. Dimanche matin, au Pacini de Shawinigan. Vers huit heures et demie.

Arslanbek Makhmudov déjeunait tranquille­ment, pas trop épuisé par ses 10 secondes d’effort de la veille.

Les gens s’arrêtaient pour saluer le sympathiqu­e géant russe.

À un moment donné, un autre grand gaillard s’est présenté à sa table et a enlevé sa tuque avant de lui tendre la main. C’était Dillon Carman, que le gros monstre de Camille Estephan avait étampé d’une claque la veille.

Arslanbek, perds pas ton temps avec nous autres. Va chercher (Antony) Joshua, (Tyson) Fury ou un autre de ce calibre. T’es déjà rendu là, lui a-t-il dit.

Makhmudov a grommelé une réponse gentille dans son anglais sommaire et Carman s’est rendu à notre table.

√ J’ai rien compris de ce qui s’est passé ? T’as vraiment abandonné ?

√ Makhmudov m’a ébranlé avec sa gauche. Quand je me suis relevé, j’étais dizzy…étourdi. J’étais sonné, mais je pense qu’il y a eu un manque de communicat­ion avec l’arbitre. J’aurais aimé donner plus que 20 secondes de boxe aux gens, a répondu Carman.

√ Makhmudov, ça se compare à Simon Kean, que t’as affronté deux fois ?

√ Mon Dieu, non ! Il est de loin supérieur. La vérité, c’est que lorsqu’un boxeur comme moi se retrouve au plancher après 10 secondes, ça veut dire qu’il n’a pas d’affaire à se retrouver dans le même ring que l’autre gars. Je pense que l’arbitre aurait pu me laisser une chance, mais en même temps, il m’a peut-être sauvé des effets à long terme d’une commotion cérébrale. Il n’y a personne au Canada qui peut affronter Makhmudov.

Ça ressemble effectivem­ent à ça.

Avec l’exception d’oscar Rivas. Et le matchmaker Stéphane Loyer le confirme. On a offert un combat contre Makhmudov à tout le monde qui était disponible, personne ne veut y toucher même pour une grosse somme d’argent.

Carman l’a vite senti samedi soir et malgré ses sparages pour faire illusion, il avait compris que le prochain coup de Makhmudov allait l’expédier dans les rêves.

Autrement dit, commotion cérébrale. Il a abandonné. Il a sauvé sa peau.

NTETU N’ÉTAIT PLUS À SHAWI

Louis-philippe Guy en a raconté une bonne dans un texte résumant ses réflexions sur la soirée à Shawinigan. L.P. Guy était le descripteu­r des combats au 91,9.

À cause des circonstan­ces et du protocole sanitaire exigé par la Santé publique, les micros de la radio ont pu capter les paroles échangées entre le médecin monté dans le ring, et Francy Ntetu. Le doc lui a demandé la date… puis le mois. Ntetu a répondu « novembre ». Puis il a répondu au doc qu’il était devant ses parents à Montréal. Peut-être Lasalle. Pas un soupçon de Shawinigan.

Le pauvre homme était encore sonné par la gauche de David Lemieux.

Heureuseme­nt, il allait assez bien pour poser en souriant avec Lemieux un peu plus tard après avoir quitté le centre sportif.

Dans son cas, le confinemen­t de 10 jours va être une bonne chose. La boxe n’est pas un sport pour les enfants gâtés. Mais c’est une passion dévorante pour ceux et maintenant celles qui le pratiquent.

Et Francy Ntetu, s’il n’a pas gagné la bourse de David Lemieux, a mérité le respect de tous ceux qui aiment un homme bon et généreux.

VINCENT MORIN…

ET LE NEW HAMPSHIRE

On peut sortir un gars de la boxe, mais sortir la boxe du gars est une autre histoire.

Vincent Morin a été boxeur. Puis, il a couvert le Noble art pour

J’ai passé plusieurs soirées à ses côtés à mon arrivée au quotidien.

Puis, il s’est retrouvé relationni­ste et matchmaker avec GYM et Yvon Michel. Quand l’entreprise a traversé des moments difficiles, ces problèmes ont coïncidé avec une offre de poste à Boston pour sa femme, qui est médecin.

Il fait quoi le Vincent en Nouvelle-angleterre ? Il a fait un retour dans le ring et surtout, il s’est impliqué dans le coaching et l’entraîneme­nt.

Au passage, c’est lui qui a déniché le promoteur au New Hampshire et qui l’a mis en contact avec Samuel Décarie et Eye of The Tiger Management.

Si on se retrouve au New Hampshire le 14 novembre, je suis convaincu qu’on va retrouver Vincent dans le ringside.

Quand c’est dans la peau…

LES RÉSEAUX SOCIAUX

Plusieurs amateurs mécontents se sont déchaînés sur les réseaux sociaux. Certains avaient payé 40 $ pour six minutes et demie de boxe. Ça faisait cher la minute ; 6,35 $, en fait.

Si ça peut les consoler, ça coûte plus cher aux riches pour assister à une défaite du Canadien. Contre les Maple Leafs de Toronto, une paire de tickets coûtait 766 $, ce qui est presque le chiffre du diable pour les complotist­es. Ça faisait 12,7666666 $ la minute, ce qui est deux fois le chiffre du diable. Brrr.

Vous voyez, y a toujours moyen de trouver des aubaines mon « Jicé »…

N’empêche, Camille Estephan a tiré une leçon de l’aventure. Pandémie ou pas, Santé publique ou pas, un gala doit offrir au moins quatre combats. C’est la blessure subie par Simon Kean qui a bousculé les plans.

Et exiger un confinemen­t de 14 jours avant et 10 jours après aux boxeurs et entraîneur­s était un énorme défi.

Mais il y a eu de la boxe à

Shawinigan un 10 octobre. Sept mois moins deux jours avant le grand confinemen­t…

DANS LE CALEPIN | Il faut souligner la formidable présence de Kim Clavell dans l’édition du Time Magazine parmi les personnali­tés marquantes chez les gens de la relève. Nous sommes très fiers d’elle dans la maison… Le huis clos a privé le gala de quelques figures marquantes : Évelyne Morrisseau, Michel Hamelin, Brad

Pitt, Jean-marc Gagné et son jumeau George Clooney.

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PHOTO COURTOISIE VINCENT ETHIER, EOTTM Arslanbek Makhmudov a facilement remporté son combat face à Dillon Carman samedi.
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