Le Journal de Quebec

14 min 59 s de bonheur

- JEAN-CHARLES LAJOIE jean-charles.lajoie@ tva.ca

La boxe a repris vie samedi soir à Shawinigan. Seulement trois combats figuraient sur la carte d’eye Of The Tiger Management, mais David Lemieux faisait les frais de la finale.

14 minutes 59 secondes… voilà ce qu’aura duré l’action sur le ring d’un Centre Gervais Auto beaucoup trop grand pour un gala de boxe à huis clos. 14 petites minutes et 59 petites secondes qui furent toutefois du pur bonheur.

Dans ce contexte d’incertitud­e généralisé, je me demandais quand est-ce qu’il serait possible de revoir de la boxe avec entre autres commandita­ires les Rôtisserie­s Fusée. Autrement dit, de la bonne vieille boxe locale.

Lexson Mathieu s’autoprocla­me « the next » avec raison. Le spectacula­ire boxeur à l’afro « Apollo Creed style » a rapidement mis un terme à la soirée de travail de Tim Cronin. Le crochet du gauche de Mathieu au corps de l’irlandais d’etobicoke n’était pas s’en rappeler ceux du Lucian Bute, qui emplissait le Centre Bell. Vite une reprise normale des activités car Mathieu a besoin de millage pour atteindre un potentiel qui semble infini.

LE MAMMOUTH IMPITOYABL­E

Je pense que même le coach Marc Ramsay a le cafard lorsque la sirène terrifiant­e laisse jaillir du vestiaire le lion Arslanbek Makhmudov. Au fait, Makhmudov n’est pas un lion, c’est un mammouth. Dillon Carman a tôt fait de se donner en spectacle au sol avant de prendre ses jambes à son cou. Je pense que le citron Carman a été suffisamme­nt pressé.

Un de mes boxeurs favoris, David Lemieux, est ensuite parvenu par une seule petite minute à conserver les droits entiers sur sa bourse. Francy Ntetu touchait le chèque de Lemieux s’il se présentait debout au début du sixième round, un pari particulie­r initié par Lemieux en direct à JIC, à TVA Sports, lors d’un face-à-face la semaine dernière.

K.-O. EN SÉRIE

En résumé, je m’inscris en faux au vent négatif à l’endroit de la carte de boxe mise sur pied par Camille Estephan. L’élément le plus spectacula­ire de la boxe est le K.-O. Ce fut trois en trois dans ce registre.

Pour ma part, pour tout ce qui est de l’action sur le ring, je n’ai pas un mot à redire, j’ai été un client satisfait.

Toutefois, si Eye of the Tiger Management veut passer la rampe internatio­nale en production de contenus, la firme a intérêt à revoir ses façons de faire de la télévision. Les quelques montages de mise en bouche étaient réussis, mais la captation en direct était pour le moins ratée. Sonorisati­on inégale et agressante, réalisatio­n déficiente, voire carrément absente.

Lorsque je regarde une série comme The Paper à Netflix, je m’immerge de la lourdeur sans budget des créateurs croates et je contemple avec admiration des acteurs au jeu réussi bien que dénudé d’artifices.

En revanche, lorsque je paie 39,99 $ avant taxes pour une carte de trois combats, j’aimerais que la production soit minimaleme­nt à la hauteur. Critique constructi­ve ici, j’insiste.

Le Québec est passé maître dans l’art de produire de la boxe en direct. Il est temps que ça paraisse aussi dans les événements d’eye of the Tiger Management.

Je m’inscris en faux au vent négatif à l’endroit de la carte de boxe mise sur pied par Camille Estephan

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