La religion de l’autre
Ça fait longtemps qu’on s’en doutait, mais hier, on en a eu la preuve tangible.
n’est plus
Le journal fondé par Henri Bourassa n’est plus que l’ombre de ce qu’il a déjà été.
Jadis. Naguère.
Quand les intellectuels de gauche ne ressentaient pas le besoin de se rincer frénétiquement la bouche avec du Lysol quand ils prononçaient le mot « nationalisme ».
RENDRE LA SOUVERAINETÉ SEXY
Dans son éditorial, l’éditeur Brian Myles établissait la liste des défis que Paul St-pierre Plamondon, le nouveau chef du PQ, devait relever pour remettre son parti sur pied.
Parmi ceux-ci : « Réhabiliter l’idée d’indépendance » pour la rendre sexy auprès des jeunes.
« Il faut persuader la majorité des électeurs que le projet souverainiste est un projet inclusif, tourné vers l’avenir, et non un projet alimenté par le ressentiment et la méfiance à l’égard de l’autre », écrit Myles.
« Le mouvement nationaliste devra s’intéresser un peu plus à l’altérité, à moins de vouloir prêcher à des convertis […] et [ainsi limiter] la progression de l’option souverainiste [à] son club social de nostalgiques. »
Sur les ondes de Radio-canada ou dans les pages de ce discours qui associe le mouvement souverainiste à l’intolérance, à la fermeture et à l’exclusion (sans oublier les fumeux de pipe en bas bruns qui s’ennuient du curé Labelle) ne surprendrait personne.
C’est le petit-lait quotidien de ces deux médias.
Mais dans les pages du ? Sous la plume de son éditeur ? Vraiment ?
On est rendu là ?
DU SEL SANS SEL
J’ose une question…
Pourquoi faire la souveraineté sinon pour assurer notre survie linguistique et culturelle ?
C’est la base même de n’importe quel mouvement souverainiste !
Qu’est-ce qui motive les souverainistes catalans, selon vous ?
Les souverainistes écossais ? Les souverainistes corses ? Les souverainistes tibétains ? Les souverainistes kurdes ? Les souverainistes wallons ?
L’idée de payer moins d’impôts ? Vider le mouvement souverainiste québécois de son aspect identitaire, c’est comme vouloir du sel qui ne goûte pas le sel !
C’est bien beau, l’ouverture à l’autre. Mais pour ça, il faut être deux. L’autre. Et moi.
Comment puis-je m’ouvrir à l’autre si je n’existe pas ?
Pourquoi tout le monde a le droit de dire « nous »… sauf nous ?
Les Hurons existent, les Mohawks existent, les Algonquins existent, les Cris existent, les Innus existent, les Attikameks existent…
Mais la nation québécoise, le peuple québécois, n’existe pas ?
Nous n’avons pas de culture, nous ? De langue ? D’histoire ? De traditions ? Toutes les communautés ethnoculturelles ont le droit et le devoir de célébrer leur identité… sauf les Québécois francophones de souche ? On est quoi, nous, alors ? Rien ? On est tombés d’un arbre ?
Pourquoi toujours associer le mouvement souverainiste au racisme ?
UNE HONTE
Toujours la même rengaine : si tu n’es pas pour le multiculturalisme zélé à la Trudeau, tu es raciste et intolérant.
Combien de fois devra-t-on répéter que le mouvement nationaliste québécois ne prône pas un nationalisme ethnique ?
Chaque fois qu’un souverainiste parle, il devra précéder son discours d’une longue profession de foi antiraciste, c’est ça ?
Demande-t-on aux anglos qui combattent la loi 101 de nous prouver qu’ils ne sont pas motivés par une haine viscérale des francophones ?
Que même laisse sousentendre que le mouvement souverainiste est tenté par le racisme ethnique est une honte…