Le NM Apollorevient hanter Québec
La facture explose pour couler le navire
Le NM Apollo revient hanter la Société des traversiers du Québec (STQ) et le gouvernement. Le projet de couler le navire et de le transformer en récif artificiel dans le SaintLaurent est en péril. L’organisme à but non lucratif derrière cette idée n’est plus en mesure d’assumer les factures qui pourraient être encore de plusieurs millions de dollars.
Depuis son achat en 2019, le traversier NM Apollo a déjà coûté plus de 5,5 M$ à la STQ. De ce montant, 2 M$ ont été versés à l’automne 2019 à la Société Apollo de Godbout afin d’appuyer les travaux pour couler le navire datant de 1970 dans la baie de Godbout. La STQ l’avait cédé pour 1 $.
Aujourd’hui, il reste plus ou moins 180 000 $ dans les coffres de la Société Apollo, précise au Journal le président JeanYves Bouffard, aussi maire de Godbout.
Ce qui est insuffisant pour assurer le reste des travaux ou même pour déplacer le navire du port de Québec, concède-t-il.
« Il faut qu’il sorte de l’espace du Groupe Océan au cours des 15 prochains jours », affirme M. Bouffard.
« Nous avons commencé avec 1,7 M$ et nous avons 30 % des travaux de réalisés. On s’attendait à une facture de 2,5 M$. Là, si on fait une règle de trois, il manque 4 M$ », ajoute-t-il.
Différentes découvertes durant les travaux pour le préparer à sombrer, comme de l’amiante, ont fait bondir la facture. Il faut dire que le navire avait été acheté sans inspection par la STQ à Labrador Marine, en 2019.
M. Bouffard a contacté le ministère de l’économie pour obtenir une aide financière. Il souhaite demander une soumission à une autre compagnie pour finir les travaux ainsi qu’un prix pour démanteler l’ensemble du navire.
« Tout a posé problème. Présentement, nous avons des estimations pour les coûts qui nous font peur. Lorsque nous avons reçu le bateau, nous n’avions pas les plans. Nous ne savions pas pour l’amiante», souligne-t-il.
RISQUE DE COULER
Du côté du Groupe Océan, qui avait été mandaté pour réaliser les travaux, on craint que le navire coule s’il n’est pas entretenu cet hiver.
«Nous avions initialement dit à la Société Apollo qu’il n’allait pas être possible de faire tous les travaux avec les sommes disponibles. Nous avions aussi souligné qu’il était fort probable qu’on trouve d’autres choses en raison de l’historique du navire», avance le porte-parole, Philippe Filion.
En janvier, la Société Apollo a tout de même donné le feu vert au Groupe Océan. Le chantier a été stoppé en mai en raison d’un manque de fonds. La direction de la STQ n’a pas voulu commenter le dossier.