Le Journal de Quebec

Les hôteliers de Québec réclament de l’aide

Des dizaines d’oreillers ont été déposés devant l’assemblée nationale pour rappeler les « lits vides »

- ELISA CLOUTIER

Plus de 200 hôteliers de la région de Québec ont déposé hier des oreillers devant l’assemblée nationale, symboles des « lits vides » dans leurs établissem­ents, afin d’obtenir l’aide des différents paliers de gouverneme­nt pour « survivre à la crise ».

« Pour plusieurs [hôteliers], c’est très près de notre dernier repos », a illustré la directrice générale de l’associatio­n hôtelière de la région de Québec, Marjolaine de Sa, qualifiant la situation de « catastroph­ique ».

À l’heure actuelle, vingt établissem­ents hôteliers de la région ont été forcés de fermer leurs portes de façon temporaire, en raison d’un trop faible achalandag­e à cause de la pandémie de COVID-19. Le Manoir du Lac Delage, le Capitole et l’hôtel Clarendon sont notamment du nombre. Mme de Sa s’inquiète d’ailleurs du fait que ce chiffre pourrait bondir à 35 d’ici la fin du mois et à 80 d’ici le mois de décembre si Québec restait en zone rouge.

PIRE QU’ANTICIPÉ

Les propriétai­res d’établissem­ents hôteliers de Québec Michelle Doré et Chantale Nadeau songent d’ailleurs à fermer si la situation ne change pas rapidement, admettent-elles.

« Je fais quoi avec les employés ? Ils dépendent de nous. Je me suis fait des scénarios catastroph­es, mais en ce moment, c’est pire que mon scénario catastroph­e », lance Mme Doré, émotive.

Propriétai­re de quatre hôtels dans le Vieux-québec, en plus de la brasserie chez Jules, Mme Doré admet avoir perdu près de 1,5 M$ depuis le début de la pandémie. «On s’appauvrit. À chaque jour qui passe, je sors mon cash flow », ajoute l’hôtelière.

C’est un véritable « cri du coeur » que venait pour sa part lancer Mme Nadeau, propriétai­re de l’hôtel Sépia et du Holiday Inn.

« Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est mettre un genou à terre. Si on ne nous aide pas, plein de joueurs vont tomber et plein de gens vont perdre leur emploi de façon permanente », dit-elle.

TAXES MUNICIPALE­S « TROP ÉLEVÉES »

Les taxes municipale­s « trop élevées » étaient sur toutes les lèvres, hier matin.

Les hôteliers réclament ainsi un assoupliss­ement de la part de la Ville afin que soient ajustées leurs taxes municipale­s en fonction de leur rentabilit­é actuelle. Ils critiquent d’ailleurs fortement le projet de loi 67, récemment déposé par le gouverneme­nt Legault.

Ce dernier aura pour effet de suspendre l’applicatio­n de la Loi sur la fiscalité municipale, qui permettait de réviser la valeur des propriétés, dont les hôtels, afin d’arrimer les taxes à la situation actuelle.

«Nos taxes sont basées sur nos revenus des trois dernières années, qui ont été des années records», déplore Mme Nadeau.

Au ministère du Tourisme, on n’écarte pas la possibilit­é d’aider financière­ment l’industrie hôtelière, sans toutefois préciser de quelle façon.

Des rencontres sont prévues au cours des prochains jours entre la ministre, Caroline Proulx, et les trois grandes associatio­ns hôtelières de la province.

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1. Des hôteliers de la région de Québec ont manifesté devant le Parlement, hier, en y déposant des oreillers pour montrer que leurs établissem­ents sont vides.
2. et 3. Michelle Doré et Chantale Nadeau, propriétai­res d’hôtels, songent à fermer leurs établissem­ents si la situation ne change pas.
PHOTOS STEVENS LEBLANC 3 1. Des hôteliers de la région de Québec ont manifesté devant le Parlement, hier, en y déposant des oreillers pour montrer que leurs établissem­ents sont vides. 2. et 3. Michelle Doré et Chantale Nadeau, propriétai­res d’hôtels, songent à fermer leurs établissem­ents si la situation ne change pas.
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