50 nuances de doutes
La baisse des nouveaux cas depuis quelques jours est encourageante, mais il y a un obstacle grandissant qui vient se placer dans le chemin de notre lutte contre la pandémie et il s’agit de notre cohésion qui s’effrite.
Nous ne sommes plus dans la même adhésion quasi unanime au discours gouvernemental et aux recommandations qui en découlent. Les consignes, quel que soit le sens dans lequel elles évoluent, vont être appliquées avec un zèle de plus en plus variable.
SCEPTIQUE CONTRE ZÉLÉ
On a beaucoup parlé des conspirationnistes, mais il y a quand même une part grandissante de citoyens qui, sans croire que Bill Gates et la 5G sont derrière la pandémie, se demandent si on n’en fait pas trop et si le virus est vraiment si dangereux que ça.
À l’inverse, il y a des gens qui trouvent qu’on n’en fait pas assez pour ralentir le virus et que le gouvernement n’est pas assez coercitif dans l’application des règles. Il y a même une tendance conspirationniste chez certains zélés du virus, des gens qui accusent le gouvernement de cacher des données sur la gravité de la contagion, alors qu’il fait pourtant tout pour nous convaincre que la situation est critique.
BIAIS DE CONFIRMATION
De là, le mécanisme du biais de confirmation se met en oeuvre. Quand le nombre de cas est faible ou en baisse, le militant sanitaire y verra la preuve du bien-fondé des mesures, le coronasceptique dira qu’elles sont désormais inutiles. Quand les cas sont en hausse, les uns réclament des mesures plus musclées, les autres y voient la preuve qu’elles ne fonctionnent pas.
Avec pour résultat que nous avançons dans cette deuxième vague et dans une éventuelle troisième en rangs destinés à devenir de plus en plus dispersés.
À travers nos 50 nuances de doutes, il y a le signe que le débat démocratique a repris ses droits. C’est une bonne nouvelle. Sauf que c’est à travers les failles créées par les petits manquements des uns et des autres que le virus entend se faufiler.