AU RALENTI
Aucun DG n’a lancé son argent par les fenêtres
La frénésie du marché des joueurs autonomes n’a pas frappé avec autant d’ardeur qu’à l’habitude. Alors que, par les années passées, le télécopieur de la LNH était inondé de fax annonçant des transactions dès le 12e coup de midi sonné, cette fois, ce fut le calme plat.
Torey Krug a dû patienter jusqu’en fin de soirée avant que sa nouvelle destination soit confirmée. Taylor Hall n’a connu la sienne que deux jours plus tard. Alex Pietrangelo, lui, a dû compter une journée de plus, alors que Mike Hoffman attend toujours.
Deux raisons expliquent la lenteur du marché. D’abord, l’été dernier, lors de la réécriture de la convention collective, la période de discussion de sept jours dont bénéficiaient depuis 2013 les équipes et les joueurs autonomes qu’elles convoitaient a été abolie. Impossible de magasiner à l’avance.
Toutefois, la principale raison est évidemment directement liée à la pandémie. La mise en pause de la saison 2019-2020 et l’incertitude concernant la reprise des activités rendent les revenus de la ligue impossible à prévoir. Par conséquent, la LNH a décidé de geler le plafond salarial à 81,5 M$ pour quelques saisons.
Résultat : plusieurs formations se retrouvent menottées.
«Les équipes cherchent plus à libérer des salaires qu’à ajouter de nouveaux joueurs. Ça limite les options pour ceux qui sont sur le marché», a expliqué au Journal Darren Ferris, l’agent de Hall, de Max Domi et de Josh Anderson, plus tôt cette semaine.
C’est ainsi qu’on a vu le Lightning tenter, sans succès, de se défaire du contrat de Tyler Johnson en le plaçant au ballottage. Une stratégie plutôt inhabituelle pendant l’entre-saison.
En quelques jours, les Blue Jackets ont libéré 11,76 M$ sur leur masse salariale en rachetant le contrat d’alexander Wennberg (4,46 M$) de même qu’en échangeant Ryan Murray (4,6 M$) et Markus Nutivaara (2,7 M$).
MAUVAIS TIMING
Ce fut également la purge chez les Golden Knights, qui ont dû faire de l’espace pour accueillir Alex Pietrangelo.
D’ailleurs, Hall et lui ont été les seuls à réellement faire sauter la banque. Pour les mêmes raisons qui ont été énumérées plus haut, aucun directeur général n’a lancé son argent par les fenêtres en s’engageant dans une surenchère.
« S’il n’y avait pas eu cette pandémie, ç’aurait été une expérience plus positive. Mais personne ne pouvait prévoir ce qui allait se passer », a déclaré Tyler Toffoli, sur le marché pour la première fois.
Disons que le timing n’était pas le meilleur pour devenir joueur autonome sans compensation.
Mais bon, tout est relatif. Personne dans ce milieu ne s’est demandé si la PCU serait suffisante pour payer le loyer et l’épicerie.