Le Journal de Quebec

Un robot d’ici bientôt prêt à prendre la relève

Il pourrait remplacer jusqu’à 50 travailleu­rs aux champs

- DIANE TREMBLAY

Une entreprise québécoise planche sur la commercial­isation d'un robot qui cueille des légumes et pourrait contribuer à contrer la pénurie de maind'oeuvre en remplaçant une cinquantai­ne de travailleu­rs étrangers.

Après deux ans de recherche et développem­ent, Lapalme Conception Mécanique, en collaborat­ion avec l’institut national d’optique (INO) de Québec, a conçu un prototype fonctionne­l appelé Sami (système agricole multifonct­ionnel intelligen­t).

Le robot est constitué de deux extensions installées de chaque côté d’un tracteur de ferme qui sont munies de bras robotisés possédant un système de vision, le tout lié à l’intelligen­ce artificiel­le.

Les essais préliminai­res réalisés au cours de l’été dans un champ de brocolis ont été couronnés de succès, ce qui augure bien pour l’étape de commercial­isation.

« C’est très prometteur. Ç’a très bien fonctionné. Ce qu’on misait, c’était d’être au moins aussi rapide que les cueilleurs. Selon nos tests, on est très étonné de la rapidité du robot », raconte Éric Lapalme, président de la firme établie à Varennes.

PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE

Alors qu’on estime que d’ici 2025, 15 % des emplois dans le secteur de l’agricultur­e risquent de rester non pourvus, la robotisati­on pourrait être la clé de la solution.

« Ultimement, l'objectif, c’est d’avoir un conducteur de tracteur dans les champs qui récolte tous les brocolis. Donc, on vient de remplacer environ 50 personnes », a-t-il ajouté.

Selon M. Lapalme, il est grand temps que l’agricultur­e se modernise au Québec pour faire face aux défis qui l’attendent.

« On prend la technologi­e 4.0 et on l’amène dans les champs. Tout s’est mécanisé autour de nous, sauf la culture de légumes en champs. On est encore comme il y a 100 ans. »

L’entreprise réalise sa première ronde de financemen­t. L’objectif est d’amasser un million de dollars afin de poursuivre le développem­ent du robot en y ajoutant notamment un système de coupe par jet d’eau.

RETOUR SUR L’INVESTISSE­MENT

Lapalme prévoit livrer ses premiers robots juste à temps pour l’été prochain. Son prix de détail pourrait varier autour de 1,5 M$.

« Le retour sur l’investisse­ment est de moins de deux ans pour les agriculteu­rs à qui j’ai parlé. Ça coûte très cher gérer une équipe de travailleu­rs saisonnier­s. »

Bien que les essais préliminai­res se soient déroulés dans une culture de brocolis, Sami aura la capacité de s’adapter à une variété de cultures.

Pour construire ce prototype, Lapalme a utilisé un bras robotisé fabriqué par un manufactur­ier reconnu auquel on a ajouté des caméras 3D dirigées par un système d’intelligen­ce artificiel­le, développé par des chercheurs de L’INO. Investisse­ment Québec fait partie des partenaire­s qui supportent le développem­ent de cette innovation.

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PHOTO COURTOISIE De gauche à droite, Éric Lapalme, président de Lapalme Conception Mécanique, et Cédrick Boulais-richard, ingénieur chargé du robot Sami qui pourrait prêter main-forte aux agriculteu­rs.

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