Incendie suspect d’une usine de homards
Les tensions ont monté d’un cran en Nouvelle-écosse
AGENCE QMI | Ottawa s’alarme d’une escalade des tensions entre les Mi’kmaq et les pêcheurs non autochtones en Nouvelle-écosse, où une usine de homards qui était utilisée par des pêcheurs des Premières Nations a été ravagée par les flammes dans la nuit de vendredi à hier.
Les pêcheurs commerciaux sont en colère contre l’entente gouvernementale qui permet la pêche aux homards hors saison pour les Autochtones en vertu d’une décision de la Cour suprême datant de 1999.
Depuis quelques jours, les tensions ont dégénéré. Deux usines de homards ont été la cible de vandalisme dans le sud de la province.
UN BLESSÉ GRAVE
L’une d’elles, située à Pubnico-ouestle-centre, a été ravagée par les flammes tôt hier, faisant un blessé grave dont on craint pour la vie. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) considère l’origine du brasier comme suspecte.
Le chef de la communauté mi’kmaq de Sipekne’katik, Mike Sack, a appelé hier matin la GRC à renforcer sa présence policière.
« J’ai parlé avec le Chef Sack à nouveau [hier] matin pour lui exprimer notre soutien à sa communauté et à ses droits issus de traités », a indiqué la ministre des Relations Couronne-autochtones, Carolyn Bennett, sur Twitter.
Ses collègues Bernadette Jordan, aux Pêches, et Bill Blair, à la Sécurité publique, ont aussi fait part de leur indignation hier.
UN CONFLIT DANGEREUX
« Je tiens à être clair : les tensions actuelles ne peuvent pas continuer. Le conflit doit être apaisé, maintenant. Les menaces, la violence et l’intimidation doivent cesser », a réagi le ministre Blair.
M. Blair a ajouté que l’augmentation du nombre de policiers sur le terrain dépendait du gouvernement provincial en Nouvelle-écosse, mais a assuré que la GRC avait renforcé sa présence chaque jour depuis que la tension a monté d’un cran.
Il a par ailleurs souligné l’arrestation d’un homme qui aurait agressé physiquement le chef Sack mercredi dernier.
Constatant la dégradation des relations entre les pêcheurs autochtones et non autochtones, les conservateurs sont d’avis que le premier ministre Justin Trudeau n’en a pas fait assez.
Ils en appellent à la négociation avec les Mi’kmaq, mais aussi avec les autres acteurs de l’industrie de la pêche.
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a tenu des propos durs concernant l’incendie d’hier matin, qualifiant l’événement de « terrorisme ».
« Fini les belles paroles Justin Trudeau. Il faut agir, cela doit cesser », a-t-il commenté sur Twitter.