Le Journal de Quebec

Au pays où le masque est en option

Un Québécois qui vient d’arriver en Suède témoigne du contraste des mesures sanitaires avec ici

- CLARA LOISEAU

Pas de masques obligatoir­es, pas de fermetures des écoles, des restaurant­s et des bars : un Québécois a décidé d’aller vivre trois mois en Suède, où la vie semble ne pas s’être arrêtée.

« Ça a été un choc en arrivant, parce que personne ne porte de masque. Tout est ouvert, les gens continuent de vivre leur vie, même s’ils ont des recommanda­tions. C’est comme si le virus n’existait plus. C’est un peu irréaliste », raconte en riant Robert Tessier, un Québécois de 57 ans qui a posé ses valises dans la capitale suédoise, Stockholm, il y a deux semaines.

Après avoir lu de nombreux articles sur la Suède tout au long de la pandémie, le quinquagén­aire a décidé d’aller voir de ses propres yeux comment cela se passe.

Car depuis le début de la crise sanitaire mondiale, la Santé publique, qui gère entièremen­t les mesures sans le politique, a choisi de prendre des mesures beaucoup moins contraigna­ntes pour sa population que dans d’autres régions du monde, comme au Québec.

Dans la dernière semaine, la Suède a enregistré un total de 4655 nouveaux cas de coronaviru­s et 15 morts. Au Québec, dans les mêmes dates, la province enregistra­it 6971 nouveaux cas et 69 décès.

DES CHIFFRES EN LÉGÈRE BAISSE

Proportion­nellement, la Suède enregistre actuelleme­nt un taux d’environ 584 morts par million d’habitants, alors que le Québec en compte 706 par million d’habitants.

Toutefois, la mortalité liée à la COVID dans ce pays fait partie des 15 plus élevées au monde, selon les données de l’université Johns-hopkins.

Malgré cela, les écoles n’ont jamais fermé, les restaurant­s et les bars non plus. Les citoyens sont appelés à se laver fréquemmen­t les mains avec de l’eau chaude et du savon. Et les personnes de plus de 70 ans, comme les personnes qui présentent n’importe quel symptôme grippal, doivent s’auto-isoler. Le télétravai­l est également favorisé, dans la mesure du possible.

Au lieu de tout fermer, la Suède a préféré habituer sa population à vivre différemme­nt pour plus longtemps.

« Avec tout ce qui se passe ailleurs dans le monde, la vie a l’air vraiment normale ici, c’est vraiment irréaliste. Il y a du monde dans les bars et restaurant­s, et du monde dans les centres commerciau­x, c’est étrange », raconte M. Tessier.

DE NOUVELLES HABITUDES

Pour le Québécois Philippe Longchamps, qui s’est établi dans ce pays du nord de l’europe il y a maintenant 18 ans, il ne faut pas croire que la vie n’a pas changé et que le modèle suédois est parfait.

« C’est sûr que pour ceux qui arrivent d’un autre pays, où les mesures sont plus dures, le contraste est frappant. Mais pour nous qui résidons ici, on voit que les gens sont plus tranquille­s qu’avant, il y a moins de monde dans les rues, l’achalandag­e diminue aussi un peu partout », affirme celui qui vit dans la région de Malmö, dans le sud-est du pays.

VIVRE AVEC

Même son de cloche pour Josée Perron, qui vit depuis trois ans à Göteborg, deuxième plus grande ville du pays.

« En fait, depuis qu’on a eu les recommanda­tions [de la Santé publique suédoise], on a appris à vivre avec, on s’est adapté. Ça fait six mois qu’on vit avec de nouvelles habitudes, et tout le monde est très respectueu­x », soutient Mme Perron.

Pour les deux expatriés, si les normes sanitaires sont aussi bien respectées, c’est surtout parce que c’est dans la culture suédoise d’écouter les recommanda­tions ( voir autre texte).

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En Suède, la Santé publique a choisi de favoriser l’éducation plutôt que d’imposer des restrictio­ns. En mortaise, Robert Tessier qui est allé y vivre trois mois.
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PHOTO COURTOISIE

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