Le Journal de Quebec

Le charme des coquilles vides

- RÉJEAN PARENT e Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

Le nouveau chef péquiste, Paul StPierre Plamondon, dénonce le nationalis­me factice de la CAQ et espère ainsi raviver la flamme pour l’indépendan­ce et son parti.

Son principal défi consiste à ramener dans son giron les péquistes déçus qui, au fil des ans, ont déserté vers la CAQ ou QS.

Il est vrai que la CAQ s’est révélée d’une mollesse ahurissant­e dans l’expression de son nationalis­me. Quant à QS, le pragmatism­e n’est pas toujours au rendez-vous.

La tâche du nouveau chef ne s’avérera pas une sinécure. Malgré sa mollesse nationalis­te, la CAQ continue d’être au zénith dans les sondages et QS se maintient dans les intentions de vote tout en entretenan­t l’ambiguïté sur son projet indépendan­tiste.

DISTRACTIO­N PANDÉMIQUE

St-pierre Plamondon arrive à un moment où l’attention est captée par la gestion de la pandémie par les gouverneme­nts fédéral et provincial, laissant ainsi dans l’ombre de multiples enjeux.

Outre la gestion de la pandémie, les questions de racisme et de violence faite aux enfants sont parmi les rares sujets à percoler dans l’actualité.

Contrairem­ent à ce qu’on aurait pu anticiper, la pandémie s’est transformé­e en aubaine pour le gouverneme­nt caquiste, celle-ci gommant à merveille ses défaillanc­es, tant au plan économique qu’au plan culturel et linguistiq­ue.

La situation de la langue française est devenue plus que préoccupan­te dans la région métropolit­aine sans que le ministre Jolin-barrette s’attaque fermement au déclin.

Des centaines de millions de dollars seront investis dans l’agrandisse­ment d’institutio­ns anglophone­s comme le cégep Dawson et l’université Mcgill sans que la population s’en offusque. Les ministres Lebel et Mccann peuvent dormir paisibleme­nt.

Une perte de 794 millions de dollars au Fonds de développem­ent économique sans explicatio­n sur les raisons de la radiation d’actifs ne suscite pas plus de colère chez les contribuab­les, laissant le ministre Fitzgibbon s’en tirer à bon compte.

Des fleurons québécois s’étiolent, tels Bombardier, le Cirque du Soleil et Air Transat, sans même que les citoyens prennent le temps de s’en émouvoir à l’heure de la COVID-19. L’armure du chevalier Legault est plutôt fragile face à la délocalisa­tion des sièges sociaux et de notre économie.

L’INDIFFÉREN­CE, ENNEMI REDOUTABLE

Bécaud chantait que l’indifféren­ce détruit le monde. St-pierre Plamondon aura tôt fait de constater qu’elle constitue l’obstacle majeur à son projet en cette ère de pandémie.

Pire encore, dans une société fragmentée où le clientélis­me électoral et l’individual­isme dominent, la tâche apparaît titanesque. Mais elle n’est pas impossible !

Le nouveau chef devra présenter une vision claire du projet péquiste, faire preuve d’une intégrité à l’abri du louvoiemen­t qui a caractéris­é plusieurs de ses prédécesse­urs et surtout savoir user de patience.

Son heure viendra parce que les coquilles vides finissent par craquer et que les Québécois constatero­nt qu’il n’y a pas si grande différence entre les libéraux et les caquistes.

Ce jour-là, St-pierre Plamondon devra avoir complété le radoub sur le navire péquiste ! Sinon, il s’ajoutera aux coquilles vides.

Le voile de la pandémie est bien commode aux caquistes pour masquer les échecs.

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telle est la quête de PSPP.
Faire rêver à nouveau les Québécois, telle est la quête de PSPP.

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