Le Journal de Quebec

Quatreansp­lustard,toujoursca­ptivésouép­uisés?

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Donnons à Donald Trump ce qui lui revient : il nous tient en haleine depuis quatre ans. Pas sûr que ce soit pour les bonnes raisons ni que ce soit une bonne chose. Un peu partout aux États-unis, les gens sont irritables, tendus, inquiets. Des amitiés ont éclaté à cause d’un soupçon de sympathie pour le président ou d’un tsunami de mépris à son égard.

C’est de ma collègue Margaret

Talev, journalist­e chez Axios, l’influent site d’informatio­n en ligne, que j’ai tiré le titre de cette chronique. Pour elle, les town halls que les candidats démocrate et républicai­n ont tenus sur deux chaînes de télé différente­s jeudi soir ont servi de « regard vers l’avenir », l’avenir que les Américains pourraient se donner en cédant la présidence à Biden ou en la remettant à Trump.

Joe Biden, sur les ondes D’ABC, nous a servi une version un peu plus lente encore du sénateur qu’il a été pendant 36 ans. Ses réponses étaient longues, ennuyeuses même parfois, mais entrant dans le détail de politiques précises à adopter. L’homme sait de quoi il parle et il prend son temps pour le dire.

MYTHOMANE-EN-CHEF

Bluffeur et sans complexe, c’est le Donald Trump que nous connaisson­s maintenant bien que nous a offert NBC. Placé sur la défensive par une modératric­e plus inquisitri­ce que son collègue sur l’autre chaîne, l’occupant de la Maison-blanche est resté combatif sans préciser ce qu’un deuxième mandat apporterai­t au pays. L’homme est un provocateu­r, pas un gestionnai­re.

À la surprise d’à peu près tout le monde, la firme Nielsen a calculé que Joe Biden a attiré un million et demi de téléspecta­teurs de plus que Donald Trump. Ce qui colle finalement

à ce que répètent les sondages : ce n’est pas que Biden plaise tant, c’est que les Américains veulent la paix. Ou pour reprendre l’expression de Margaret Talev, ils veulent recommence­r à regarder la télé sans hésiter à aller aux toilettes de peur de rater la dernière aberration émise par leur président.

EXTÉNUÉS, MAIS PAS SEULS

Je constate, jour après jour, qu’en dépit de la campagne présidenti­elle républicai­ne, la liste des épuisés ne fait que s’étirer. Les échos qui proviennen­t du Pentagone n’indiquent pas autre chose. L’état-major veut une sortie ordonnée et honorable d’afghanista­n ; les officiers se font dire de précipiter les choses.

Les experts médicaux rongent leur frein, pendant que le président fabule que la « pandémie tire à sa fin » et que « 85 % des gens qui portent un masque attrapent le coronaviru­s ». Les environnem­entalistes sont affligés que Trump évoque « l’air et l’eau les plus purs au monde » quand les mesures adoptées par son administra­tion pour affaiblir la protection de l’environnem­ent se comptent par dizaines.

Les Américains, une majorité d’entre eux, sont à bout. Ce n’est pas la première fois qu’ils finissent par se fatiguer de Donald Trump. Au fil des saisons, l’émission qui l’a rendu célèbre, The Apprentice, est passée de 20 millions de téléspecta­teurs à sept millions. Ses fanfaronna­des ont fait leur temps. Au tour, de toute évidence, de sa présidence.

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16 JOURS AVANT L’ÉLECTION PRÉSIDENTI­ELLE

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