Le Journal de Quebec

Mazda sur les traces de Subaru ?

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Prochainem­ent, une personne de mon entourage doit changer de voiture.

Comme une grande partie de la population, elle cible un VUS compact. À quatre roues motrices, avec un équipement raisonnabl­e, ce qui doit inclure les sièges chauffants, une bonne caméra de recul et accessoire­ment, Apple CarPlay. Bref, rien de plus classique. Après l’éliminatio­n de plusieurs modèles, les Kia Sportage, Mazda CX-5 et Toyota RAV4 terminent dans le trio de tête.

EN MODE MAGASINAGE

Je me suis donc déplacé en premier lieu chez une concession Mazda pour obtenir une réelle soumission. Arrivé sur place, l’endroit m’a littéralem­ent ébloui. Étonné, j’en oubliais même les raisons de ma présence sur place, observant la gamme de modèles et leur dispositio­n en salle d’exposition. Et tout de suite, j’ai compris. Mazda a tout mis en oeuvre pour passer à l’échelon supérieur.

Terminée, l’époque des prix plancher, des modèles d’entrée de gamme et des 200 $ de profit par voiture. Mazda souhaite désormais mettre en lumière l’expérience client, la qualité de ses produits, tout en augmentant ses profits et en fidélisant encore davantage sa clientèle. En clair, on suit les traces de Subaru qui adopte cette stratégie depuis plusieurs années.

Il faut savoir que dans l’industrie, Subaru est en excellente position, et ce, depuis plusieurs années. D’abord, les concession­s sont lucratives et très difficiles à obtenir pour un investisse­ur. Les produits sont profitable­s comme le départemen­t de service, les véhicules ont une bonne valeur de revente et la clientèle est l’une des plus qualifiées de toute l’industrie.

Alors voilà, l’approche de Mazda s’y compare de plus en plus. Bien sûr, les produits diffèrent, mais la moyenne transactio­nnelle a beaucoup augmenté depuis quelque temps. Mazda ne vend donc plus au rabais et ne cherche pas non plus à faire du volume à tout prix, un peu à la façon de Nissan. Désormais, on parle de profitabil­ité par véhicule vendu et d’une expérience premium, qui pourrait de plus en plus s’apparenter à celle des marques européenne­s. Ne cherchez d’ailleurs pas pourquoi Mazda propose depuis peu des versions Signature ou très luxueuses, qui peuvent sans gêne se comparer à ce que propose Audi ou Mercedes-benz. Par exemple, une CX-5 Signature qui n’a pas grand-chose à envier à un Mercedes-benz GLC, même si à équipement comparable, ce dernier est vendu à 15000 $ de plus.

Maintenant, parce que ceci explique cela, il est aussi facile de comprendre pourquoi la Mazda3 voit ses ventes chuter drastiquem­ent. Parce que celui qui jadis recherchai­t une compacte au meilleur prix en ville n’y trouve désormais plus son compte, se tournant plutôt vers Honda, Hyundai, Kia ou Nissan. Puis, en épluchant la question des produits, on peut également établir un parallèle avec Subaru, de par la multiplica­tion des modèles à rouage intégral offerts chez Mazda.

UN CX-5 ?

Non, la transactio­n n’a toujours pas été conclue, la principale concernée tenant mordicus et avec raison à connaître les offres pour le Sportage et le RAV4. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, la visite du côté de Kia et Toyota n’avait toujours pas été faite.

Cela dit, cette agréable visite m’a prouvé que contrairem­ent à d’autres, certains propriétai­res de concession­s mettent tout en oeuvre pour faire vivre une superbe expérience à leur clientèle, permettant à Mazda de rehausser son image, en dépit d’une modificati­on drastique de son plan stratégiqu­e. Une formule qui me semble franchemen­t réussie, ce que seul l’avenir pourra nous confirmer.

En terminant, je tiens à mentionner que l’arrogance du dernier vendeur Subaru que j’ai rencontré l’an dernier n’a pour sa part aucunement contribué à rehausser l’image de la concession qui l’employait. Comme quoi, au-delà de tout le travail effectué par le constructe­ur et les propriétai­res de commerces, se trouve aussi l’employé. Celui qui peut tout gâcher, ou vous faire vivre une des plus belles expérience­s transactio­nnelles de votre vie.

 ?? PHOTO COURTOISIE MAZDA ?? La stratégie marketing de Mazda ressemble de plus en plus à celle de Subaru, et c’est loin d’être une mauvaise chose.
PHOTO COURTOISIE MAZDA La stratégie marketing de Mazda ressemble de plus en plus à celle de Subaru, et c’est loin d’être une mauvaise chose.

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