Le Journal de Quebec

L’usine à receveurs

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Le dernier repêchage promettait une cuvée historique de receveurs et jusqu’ici, les promesses semblent en voie de se réaliser. Celui qui semble sortir du lot, le Canadien Chase Claypool, a dû patienter pendant que 10 de ses pairs étaient réclamés avant lui. Ce sont les Steelers qui ont eu la main heureuse à cette position où la récolte leur sourit encore une fois.

Pas moins de 13 ailiers espacés ont été réclamés parmi les 64 choix des deux rondes initiales du repêchage en avril dernier, du jamais-vu.

Six d’entre eux ont entendu leur nom prononcé au premier tour, soit Henry Ruggs (Raiders), Jerry Jeudy (Broncos), Ceedee Lamb (Cowboys), Jalen Reagor (Eagles), Justin Jefferson (Vikings) et Brandon Aiyuk (49ers). Jusqu’ici, tous sauf Reagor, qui doit composer avec une blessure, connaissen­t à différents niveaux un certain succès.

Après cette cohorte de première ronde, Claypool a continué de ronger son frein, lui qui a été choisi après Tee Higgins (Bengals), Michael Pittman (Colts), Laviska Shenault (Jaguars) et KJ Hamler (Broncos).

L’attente aura visiblemen­t valu la peine. Même si la saison est trop jeune pour crier au vol, Claypool n’a pas tardé à s’imposer avec son gabarit costaud et sa vitesse sous-estimée.

Le jeune homme originaire d’abbotsford, en Colombie-britanniqu­e, produit du Fighting Irish de Notre Dame dans la NCAA, revendique déjà quatre touchés sur 13 réceptions et 261 verges en plus d’un touché au sol. Sa moyenne de 20,1 verges par réception démontre qu’il est déjà une arme que les défensives ne peuvent ignorer.

UNE LONGUE TENDANCE

Il faut dire que l’organisati­on des Steelers commence à s’y faire. Le directeur général Kevin Colbert est chargé du repêchage pour l’équipe depuis 2000. À 22 reprises, il a pigé à la position de receveur.

Il a évidemment fendu l’air à quelques occasions, mais s’il se présentait au bâton au baseball, sa moyenne serait astronomiq­ue.

La moisson a commencé en 2002 avec Antwan Randle El. Sans devenir une légende, il a rendu de fiers services par sa polyvalenc­e. En 2006, il a misé juste avec Santonio Holmes, dont l’attrapé spectacula­ire au Super Bowl 43 a permis de disposer des Cardinals.

Les bons coups se sont succédé ensuite avec Mike Wallace, Antonio Brown, Emmanuel Sanders, Martavis Bryant et plus récemment, Juju Smith-schuster, James Washington, Diontae Johnson et Claypool.

Ce qui est encore plus étonnant est que de tous les joueurs cités, seul Holmes a été un choix de première ronde, comme quoi les Steelers ont le don de dénicher quelques perles éloignées.

LE FACTEUR BIG BEN

Évidemment, la présence d’un quart-arrière comme Ben Roethlisbe­rger, depuis 2004, a grandement facilité le développem­ent de ces receveurs. Certains d’entre eux, exilés ailleurs après leurs succès initiaux à Pittsburgh, ont vite sombré dans l’oubli.

Quand « Big Ben » est sur la touche, comme l’an dernier, les canons se taisent aussi parfois, comme ce fut le cas pour Smith-schuster la saison dernière.

La présence de Roethlisbe­rger ne nuit assurément pas, mais les Steelers ont le don depuis des années de développer de bons talents « maison ». Chase Claypool semble être le nouveau descendant de cette lignée.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Chase Claypool est sorti de l’ombre de manière fracassant­e dimanche dernier, avec quatre touchés, devenant le premier joueur d’origine canadienne à réaliser pareil exploit.
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