Le Journal de Quebec

HENRIRICHA­RD ENTOUTE SIMPLICITÉ

Son fils Denis a coécrit sa biographie avec l’auteur Léandre Normand

- MARC DE FOY marc.defoy@ quebecorme­dia.com c marc. defoy@quebecorme­dia.com

Léandre Normand possède une vaste expérience dans le domaine des communicat­ions. Il a été journalist­e à l’écho

abitibien et au Journal du Nord-ouest. Il a fait partie de l’équipe des relations de presse à la Confédérat­ion des sports du Québec. Il a fait du journalism­e à la pige avant de devenir auteur et organisate­ur d’événements sportifs. Il est le père du Tour cycliste de l’abitibi, qu’il a créé en 1969.

Léandre a grandi en admirant les grandes équipes du Canadien. Dans sa jeunesse, il demeurait dans le rang 4 à Palmarolle, village natal de

Rogatien Vachon, dont il est le petit-cousin. Il a écrit 11 livres, dont sept sur le Tricolore.

Vous pouvez trouver tout ce que vous voulez savoir sur le Bleu-blancRouge dans la Glorieuse histoire des

Canadiens, une brique de 960 pages qu’il a rédigée avec la collaborat­ion de son recherchis­te Pierre Bruneau.

Léandre était aussi l’homme derrière le Salon des collection­neurs, qui s’est tenu longtemps au Centre Pierre-charbonnea­u.

REFUS CATÉGORIQU­E

Un jour, il s’arrête devant un kiosque où son idole Henri Richard signe des autographe­s. Il lui demande : « Monsieur Richard, une biographie de vous, qu’est-ce que vous en pensez ? »

La réponse a été sèche et directe. « Non, cr…. ! »

Léandre n’a pas insisté. Quand un Richard dit non, c’est non. Il n’y a pas d’interpréta­tion possible.

Léandre a laissé courir, mais il n’a pas oublié. Il était inconcevab­le que son héros qui a sué sang et eau pour le Canadien durant 20 ans, un record de longévité dans les 111 années d’existence de l’organisati­on, n’ait pas sa biographie.

Et que dire de ses 11 conquêtes de la coupe Stanley, un exploit qui ne sera jamais battu.

RENCONTRE DÉTERMINAN­TE

Léandre est revenu à la charge au cours des dernières années.

Mais Henri n’était plus en état de lui répondre. L’alzheimer était en train de le couper du reste du monde.

Son épouse Lise veillait sur lui. Pour elle aussi, c’était non. Elle a refusé deux fois. Jusqu’au jour où elle a accompagné son fils Denis, un de ses cinq enfants, à une rencontre avec Léandre et les gens des Éditions de l’homme.

C’est en apercevant la dame que Léandre a su que le projet irait de l’avant. L’idée qu’une biographie non autorisée soit publiée a pesé dans la

balance.

Denis Richard et Léandre ont travaillé ensemble pour produire un ouvrage de 234 pages intitulé : La légende aux 11 coupes Stanley.

DES DÉCOUVERTE­S POUR LE FILS

Léandre s’est inspiré de la formule de la biographie de Steve Bégin, rédigée par le journalist­e Luc Gélinas. Léandre relate les faits historique­s. Denis les commente ensuite dans ses mots.

C’est agréable à lire.

« Je l’ai fait pour laisser un héritage à mes quatre petits-enfants, explique Denis.

« On dirait que j’ai réalisé qui était mon père quand il est tombé malade. Les gens me parlaient de lui davantage. »

Né en 1958, Denis avait 17 ans lorsque son paternel a disputé son dernier match avec le Canadien, en 1975. S’il connaissai­t les grandes lignes de sa carrière, il a découvert ce qui se passait en coulisses.

« Ronald Corey, Jean-guy Talbot et son ami d’enfance François Huit m’ont raconté plein d’anecdotes », dit-il.

Henri et Jean-guy formaient un joyeux trio avec Claude Provost. On les surnommait les Trois mousquetai­res. Talbot était le boute-en-train. Il aimait bien taquiner Henri.

Il était peut-être le seul, d’ailleurs, qui pouvait jouer des tours à son frère Maurice. Car ne tirait pas la pipe au Rocket qui pouvait ! C’était à l’époque où les joueurs faisaient des tours pendables. Les séances d’initiation étaient épouvantab­les.

« Mais une fois que c’était fait, on était liés comme des frères », avait l’habitude de dire Gilles Tremblay.

RARES DISCUSSION­S SUR LE HOCKEY

Henri était reconnu comme un homme de peu de mots.

« On parlait rarement de hockey à la maison, écrit Denis dans le livre.

« Quand on lui [son père] posait des questions sur les Canadiens, il répondait brièvement, préférant garder ça pour lui. C’était comme s’il ne voulait pas ramener ses problèmes du bureau à la maison.

« Ce n’est que tout récemment que j’aurais voulu qu’il me raconte plein d’anecdotes sur son passé, mais c’est impossible maintenant. »

Les recherches qu’il a menées lui ont permis d’apprendre des choses qu’il ignorait de son père.

Sa mère est satisfaite du produit final. Si elle l’est, Henri le serait sans doute lui aussi. C’est à son image, sans fioritures.

C’est l’histoire d’un homme qui a réalisé son rêve de jouer avec le Canadien et qui se voyait comme un simple joueur de hockey et égal à tout le monde.

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3 1. Henri Richard laçant ses patins dans le vestiaire du Canadien, au Forum, dans les dernières années de sa carrière. 2. Denis (à gauche) et son frère Gilles se tiraillant avec leur célèbre paternel. 3. Henri, flanqué de Denis, exhibant une photo de lui dans l’uniforme du Canadien junior. Guy Rousseau, frère de Robert, apparaît sur l’autre photo dans le chandail du Frontenac de Québec.
PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE, DENIS RICHARD 1 2 3 1. Henri Richard laçant ses patins dans le vestiaire du Canadien, au Forum, dans les dernières années de sa carrière. 2. Denis (à gauche) et son frère Gilles se tiraillant avec leur célèbre paternel. 3. Henri, flanqué de Denis, exhibant une photo de lui dans l’uniforme du Canadien junior. Guy Rousseau, frère de Robert, apparaît sur l’autre photo dans le chandail du Frontenac de Québec.

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