Le Journal de Quebec

Un chef politiquem­ent incorrect

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau @quebecorme­dia.com

Savez-vous ce que j’aime particuliè­rement de

Paul St-pierre Plamondon, le nouveau chef du PQ?

Le fait qu’il n’a pas peur d’appeler un chat un chat.

Quand c’est le temps d’attaquer les vaches sacrées de la go-gauche, il ne met pas de gants blancs et ne marche pas sur la pointe des pieds.

Il fonce tête baissée, en disant clairement ce qu’il pense.

Et tant pis si les petits lapins se roulent en boule dans un coin.

Dans son livre Rebâtir le

camp du Oui, PSPP passe le multicultu­ralisme et le communauta­risme dans le tordeur.

« Toute évocation d’un “nous” québécois est désormais l’occasion de traiter les nationalis­tes de racistes. C’est ainsi que, récemment, plusieurs militants dits antiracist­es ont qualifié la loi 101 et la loi 21 de racistes.

Pendant ce temps, un humoriste encourage à voter pour Dominique Anglade sur une base raciale, simplement parce qu’il est noir et qu’il faut encourager les membres “de sa communauté” et on lance une applicatio­n pour inciter les Noirs à acheter dans des commerces tenus par des Noirs…

Si les Québécois proposent une identité nationale partagée sans fondement racial, c’est raciste, mais si une “communauté” encourage la discrimina­tion sur la base de la race, ça, c’est de l’inclusion. »

Ayoye!

C’est ce qu’on appelle « ne pas mâcher ses mots ».

Vous en connaissez beaucoup, des chefs de parti qui parlent aussi franchemen­t?

LE « VOTE ETHNIQUE »

PSPP n’y va pas par quatre chemins.

Toujours dans son livre, il dit qu’à son avis, « les dérives idéologiqu­es de l’extrême gauche posent un risque réel pour la paix sociale.

Il faut rejeter la validité du concept de race et mettre de l’avant le collectif. »

Alors que la plupart des péquistes ont passé les 25 dernières années à faire des triples saltos arrière pour faire oublier la fameuse phrase de Jacques Parizeau sur « le vote ethnique », PSPP, lui, ne s’excuse pas et prend le taureau par les cornes.

« Les minorités culturelle­s du Québec votent massivemen­t pour le PLQ et le PLC, beau temps, mauvais temps », écrit-il.

C’est ce qu’on appelle « ne pas tourner autour du pot »!

Le nouveau chef du PQ ne renie pas le fait qu’il y ait du racisme au Québec (comme dans toutes les sociétés du monde), mais il rejette totalement le concept de « racisme systémique » que certains militants et certains chroniqueu­rs bien-pensants tentent de nous enfoncer dans la gorge afin de mieux discrédite­r la loi 101 et la loi 21.

« Le racisme est accentué par le modèle multicultu­raliste », dit-il.

CONTRE LES SAFE SPACES

PSPP a aussi – comme l’historien Frédéric Bastien – faroucheme­nt défendu la liberté d’expression dans les université­s.

« Lorsque le sentiment d’inconfort de certaines personnes devient plus important que la libre circulatio­n et la libre expression d’idées », ça devient dangereux, a-t-il dit dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.

Selon lui, les université­s doivent lutter bec et ongles contre l’intimidati­on et s’assurer qu’aucune oeuvre, même controvers­ée, ne sera censurée ou mise à l’index.

Le chef PSPP sera-t-il aussi franc et aussi direct que le candidat PSPP? Je l’espère.

Car, comme plusieurs Québécois, j’en ai ras le bol des politicien­s qui plient les genoux devant les curés de la rectitude politique.

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