82, 60, 48, combien de matchs ?
Depuis quelques jours, les directeurs généraux de la LNH ont mis de côté temporairement leur carnet de chèques.
Certains n’ont plus les ressources financières pour aller plus loin en ce qui concerne les dépenses, d’autres ne parviennent pas à abaisser leur masse salariale, par conséquent, les engagements prévus pour la prochaine saison sont trop élevés. Les plus impliqués, ceux qui ont apporté les changements qu’ils jugeaient nécessaires, ont décidé de prendre une petite pause.
Cela ne veut pas dire que Marc Bergevin ne garde pas ses réseaux d’information actifs. Pas du tout. Mais il peut s’offrir quelques moments de répit.
Jusqu’ici, son modèle d’affaires fonctionne comme prévu. Il n’a pas terminé ses emplettes, mais il s’est placé dans une position où il peut attendre qu’une occasion se présente.
Bergevin a pris des décisions qui lui permettront d’affronter l’inconnu. En d’autres mots, comme tous ses homologues, il ne sait pas combien de matchs les équipes disputeront. 82 ? 60 ? 48 ? Qui sait ?
Peu importe le système qu’adopteront les propriétaires et les joueurs, Bergevin n’a pas à se soucier des conséquences que cela aura sur les résultats. Le Canadien est probablement l’équipe la plus améliorée de la ligue.
QUEL SCÉNARIO ?
Reste à savoir, maintenant, quel scénario adoptera Gary Bettman pour lancer la saison 2020-21.
Donc, quels sont les scénarios sur la table ?
Et, forcément, les questions sont nombreuses.
. Les décideurs du hockey professionnel seront-ils toujours confrontés aux règlements frontaliers ? Une réponse sera connue dans les prochaines semaines.
. Les élections américaines aurontelles un impact sur le prochain modèle d’affaires ?
. Devra-t-on revenir au système des villes hôtesses ?
. Trouvera-t-on une façon d’éviter des matchs en juillet ou en août, une expérience n’ayant pas connu les succès escomptés chez les télédiffuseurs ?
. Obtiendra-t-on la permission des différents paliers de gouvernement de permettre aux amateurs de franchir graduellement les tourniquets ?
. Les joueurs accepteront-ils, avec un calendrier réduit, que leur salaire s’amenuise davantage, ayant déjà à verser 20 % au compte escrow ?
. Le concept d’une division canadienne et de trois divisions américaines n’est-il pas la solution la plus logique ?
. Évidemment, si l’interdiction de franchir la frontière est levée, ça change le scénario. Mais, pour limiter les voyages et ainsi réduire les risques que le coronavirus se manifeste, peut-on songer à un calendrier où il y aura uniquement des matchs entre les équipes de la même association ?
UNE RÉALITÉ
Le temps presse.
Bettman a déjà annoncé que la ligue prévoit de reprendre les activités le 1er janvier… sans offrir de garanties parce que le commissaire est plongé dans l’inconnu.
Mais il y a une réalité que Bettman va exploiter. Il ne veut pas rater l’occasion d’augmenter les revenus le plus rapidement possible. Le réseau NBC termine son entente de 10 ans après la prochaine saison. L’intérêt pour le hockey est élevé puisque ESPN, Amazon, Fox sports, Turner TV et NBC ont informé la ligue qu’ils aimeraient inscrire le hockey professionnel à leur programmation. Turner TV, ESPN, et Fox Sports voudraient partager leur programmation avec NHL TV.
Et on connaît les talents de négociateur du commissaire.
Et peut-être que ce sera aussi son dernier coup d’éclat. Il ne rajeunit pas. La LNH et l’association des joueurs ont une entente de plusieurs saisons. Avant la pandémie, les finances de la ligue atteignaient des sommets.
Le prochain contrat de la télévision américaine s’ajouterait à ses nombreuses réalisations.
Entre-temps, une division canadienne, c’est tout de même une solution intéressante. Bon, on ne verrait pas Ovechkin, Crosby, Panarin, Point et Kucherov à Montréal… mais Mcdavid, Draisaitl, Pettersson, Scheifele, Marner, Matthews visiteraient le Centre Bell plus souvent.