Contrat de 100 millions $ de plus
Un modèle de ventilateur presque identique à celui de Baylis Médicale est vendu dans le monde environ deux fois moins que le prix payé par le gouvernement fédéral.
Medtronic détaille le PB-560, assemblé en Irlande, « en moyenne moins de 10 000 $ US » (environ 13 100 $ en argent canadien), selon l’information disponible sur le site de l’entreprise. La version de Baylis, elle, vaut 23 700 $ l’unité. Ottawa en a acheté 10 000 exemplaires.
Si on fait le calcul, cela veut dire que le gouvernement fédéral a dû débourser environ 100 millions $ de plus que s’il avait pu acquérir des ventilateurs de Medtronic.
Le 25 mars, le grand patron de Medtronic, Omar Ishrak, avait surpris les milieux manufacturiers du monde entier en annonçant que sa compagnie offrait gratuitement les plans de son ventilateur portatif d’entrée de gamme PB-560 à quiconque voulait s’en servir.
PEU DE MODIFICATIONS
Baylis Médicale a utilisé ces plans pour produire sa version, le V4C-560, destinée au gouvernement canadien. La firme a précisé dans un courriel que « le dessin du PB-560 n’avait pas été substantiellement modifié ».
De l’autre côté du globe, le conglomérat vietnamien Vingroup a également utilisé les plans de Medtronic pour fabriquer son propre modèle, le VFS-510, pratiquement semblable à l’original. Prix demandé ? 7000 $ US chacun.
À Montréal, la compagnie de simulateurs d’avion CAE a répondu, elle aussi, à l’appel du gouvernement Trudeau. Elle a développé son propre ventilateur médical, le Air1, à partir de zéro, c’est-à-dire en assumant tous les coûts de développement, contrairement à Baylis.
Le Air1 est un modèle fixe haut de gamme, selon ce que nous a indiqué CAE, et il a été vendu 28 250 $ l’unité au gouvernement fédéral, soit seulement 4550 $ de plus que celui de Baylis.