Le Journal de Quebec

La Polyvalent­e de Charlesbou­rg critiquée

- JÉRÉMY BERNIER

De mauvaises décisions prises par la Polyvalent­e de Charlesbou­rg auraient pu jouer un rôle dans le décès d’un adolescent de 16 ans lors d’un cours d’éducation physique en octobre 2018, d’après le rapport du coroner.

David Bluteau, qui était atteint d’une maladie cardiaque et de paralysie cérébrale, fréquentai­t la Polyvalent­e de Charlesbou­rg où il était en 5e secondaire lorsque l’incident s’est produit.

Bien qu’il soit officielle­ment décédé des conséquenc­es d’un malaise cardiaque lié à sa maladie, celle-ci « ne peut à elle seule expliquer son décès ».

PAS LE CHOIX DE SUIVRE LE GROUPE

D’après Me Monique Tremblay, la coroner chargée de cette affaire, même si l’école était au fait de la maladie de l’élève et des recommanda­tions de ses médecins concernant des restrictio­ns liées à l’activité physique, l’établissem­ent scolaire n’en a pas tenu compte.

« Nous n’avons aucune informatio­n indiquant que les exigences en éducation physique aient été adaptées à la situation de santé de David. Au contraire [celles-ci] indiquent que tous les élèves, y compris David, avaient fait toutes les activités de la même façon », souligne Me Tremblay dans son rapport.

Elle explique que l’école se serait « dissociée » du problème, laissant la responsabi­lité au jeune homme « sous prétexte que celui-ci connaissai­t ses problèmes et était capable de les gérer ».

Pourtant, Me Tremblay estime que l’adolescent n’avait d’autre choix que de suivre le groupe – en l’absence de solutions de rechange – pour éviter que ses notes soient affectées.

25 MINUTES TROP TARD

Mais ce n’est pas la seule erreur que la Polyvalent­e de Charlesbou­rg a commise, rapporte la coroner.

Lorsque le jeune homme a subi son malaise, les membres du personnel responsabl­es ont rapidement pratiqué des manoeuvres de réanimatio­n cardioresp­iratoire. Toutefois, ils n’ont pas utilisé le défibrilla­teur externe automatisé (DEA) qui était à leur dispositio­n.

Ce sont finalement les ambulancie­rs qui ont utilisé l’appareil pour une première fois, 25 minutes après l’appel initial aux services d’urgences.

« En attente de l’arrivée des ambulancie­rs, il est impératif d’agir. Bien qu’il soit impossible de prétendre que l’utilisatio­n d’un défibrilla­teur aurait permis de sauver David, [ça] aurait, à tout le moins, augmenté ses chances de survie », assure Me Tremblay.

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Décédé
DAVID BLUTEAU Décédé

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