« Le système de santé est à bout de souffle », dit Legault
Le premier ministre promet aux infirmières de réduire leur charge de travail
Les Québécois doivent continuer de limiter leurs contacts sociaux, car le système de santé est « à bout de souffle », a expliqué François Legault, qui se dit prêt à tout faire pour réduire la charge de travail des infirmières.
« Je suis ouvert à toutes les solutions pour réduire la surcharge de travail des infirmières. Mais on ne peut pas à la fois faire des efforts financiers pour réduire la surcharge de travail et donner des augmentations de salaire plus élevées que l’inflation », a toutefois mis en garde le premier ministre.
« On a bien vu les infirmières manifester hier. Je comprends la fatigue et leur frustration », a-t-il expliqué.
Lundi, des infirmières et inhalothérapeutes ont bloqué les ponts de Québec, et Jacques-cartier à Montréal, pour dénoncer leur épuisement dû aux heures supplémentaires interminables.
Leur convention collective est échue depuis le mois de mars.
CAPACITÉ DE PAYER
Mais aussi essentielles soient-elles, les infirmières doivent tenir compte « de la capacité de payer » des Québécois, a dit M. Legault, qui a souligné que la province aura un déficit de 15 milliards cette année.
Quant à l’effort collectif pour limiter la propagation de la COVID-19, il devra se poursuivre. La situation s’est stabilisée depuis trois semaines, avec une moyenne d’environ 1000 cas par jour, a dit M. Legault. Mais le nombre d’hospitalisations augmente.
Il aimerait bien pouvoir rouvrir les gyms et les restaurants, mais la priorité est toujours de réduire les contacts entre les individus. « On doit poursuivre les efforts […] entre autres parce qu’on a un réseau de la santé qui est à bout de souffle », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, près d’un million de Québécois se sont inscrits à l’application « Alerte COVID » en deux semaines, a indiqué le gouvernement.
Sa stratégie de traçage est également remaniée : une équipe volante d’enquêteurs épaulera les régions en situation de multiples éclosions pour rapidement identifier les personnes malades pour réduire les infections. En un mois, Québec a embauché 800 nouveaux enquêteurs.
ATTENTION AU BOULOT
Pour réduire la transmission de la COVID-19, Québec se tourne maintenant vers les entreprises. Actuellement, près de la moitié des éclosions observées au Québec sont dans des milieux de travail.
« C’est-à-dire que ce n’est pas des centres hospitaliers, ce n’est pas des CHSLD, ce n’est pas des écoles, ce n’est pas des garderies », a souligné le directeur national de santé publique, Horacio Arruda.
Les inspecteurs de la CNESST seront appelés à refaire des visites de contrôle pour s’assurer que la distanciation sociale, le lavage de main et le port du masque sont toujours respectés dans les entreprises, puisque Québec soupçonne un relâchement.