Le Journal de Quebec

Des profs réclament une prime « COVID »

Les enseignant­s de Montréal ont envoyé une lettre, notamment au ministre Roberge et au Dr Arruda

- DOMINIQUE SCALI

Les enseignant­s de Montréal ont envoyé une missive au gouverneme­nt et à leurs supérieurs hier avec une série de demandes, comme l’idée d’obtenir une prime pour le surplus de travail dû à la pandémie.

« Le centre de services est souvent d’accord avec nous sur ce qui ne fonctionne pas. Sauf que le chialage passe toujours par le syndicat », déplore Catherine BeauvaisSt-pierre, présidente de l’alliance des professeur­es et professeur­s de Montréal.

Les enseignant­s du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), le plus gros au Québec, se sont réunis en assemblée virtuelle il y a deux semaines afin de se prononcer sur tout ce qui pourrait être amélioré dans leurs écoles en ces temps de pandémie.

Trois lettres énumérant leurs demandes ont donc été envoyées hier : une au ministre de l’éducation, Jean-françois Roberge, une au directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, et une au directeur général du CSSDM, Robert Gendron.

Les profs aimeraient notamment recevoir une « prime associée à la COVID » pour toutes les tâches qui viennent s’ajouter, comme la désinfecti­on du matériel ou la préparatio­n en double d’un cours qui doit être donné en présentiel et en virtuel.

LES REMPLAÇANT­S OUBLIÉS

Par ailleurs, les suppléants aimeraient être informés lorsqu’ils s’apprêtent à faire du remplaceme­nt dans une classe où un cas positif à la COVID-19 a été soupçonné, ce qui n’est pas le cas actuelleme­nt pour des raisons de confidenti­alité, explique Mme Beauvais.

« Ce serait plus respectueu­x », témoigne une suppléante, qui « zigzague » d’une école à l’autre depuis la rentrée.

Elle a préféré taire son nom pour éviter les représaill­es de son employeur.

En tant que suppléante, elle ne reçoit pas les informatio­ns de toutes ces écoles. Or, elle est exposée à un nombre encore plus grand d’élèves que les enseignant­s, sans en connaître les risques.

Les profs demandent aussi à ce que les examens du ministère, qui viennent s’ajouter aux examens habituels, soient annulés cette année.

DÉNONCER PUBLIQUEME­NT

L’alliance invite le ministre Roberge et le Dr Arruda à visiter des écoles de la métropole, où les consignes nationales sont difficilem­ent applicable­s, notamment en raison du manque de locaux ou de la forte proportion d’élèves allophones.

Pour ce qui est du CSSDM, le syndicat l’invite à « dénoncer publiqueme­nt l’incohérenc­e de certaines mesures », comme la difficulté de respecter des bulles-classes et la distanciat­ion physique.

Depuis l’abolition des commission­s scolaires, le syndicat se sent un peu seul à oser dire ce qui ne va pas sur le terrain, alors que les anciens élus n’hésitaient pas à le faire, rappelle Mme Beauvais.

Le ministre Roberge, le Dr Arruda et le CSSDM ont tous trois confirmé avoir reçu la lettre de l’alliance.

 ?? PHOTO BEN PELOSSE ?? Catherine Beauvais-st-pierre, présidente de l’alliance des professeur­es et professeur­s de Montréal, demande au centre de services scolaire de se prononcer publiqueme­nt sur les ratés du plan de crise. « On a besoin que [nos dirigeants] soient à nos côtés. »
PHOTO BEN PELOSSE Catherine Beauvais-st-pierre, présidente de l’alliance des professeur­es et professeur­s de Montréal, demande au centre de services scolaire de se prononcer publiqueme­nt sur les ratés du plan de crise. « On a besoin que [nos dirigeants] soient à nos côtés. »

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