Le Journal de Quebec

L’inspectric­e générale enquête sur Ricova

- DOMINIQUE CAMBRON-GOULET

Le Bureau de l’inspecteur général (BIG) de Montréal s’intéresse au dossier des centres de tri et de Ricova, a appris notre Bureau d’enquête.

Nous révélions hier que cette entreprise délinquant­e avait pris le contrôle du tri sur l’île en rachetant un concurrent en difficulté­s financière­s, et ce, sans que Québec s’y oppose.

Selon nos sources, le BIG enquête depuis la période avant la reprise des centres par

Ricova. La vente des matières serait notamment dans la mire de Brigitte

Bishop.

Rappelons que le principal acheteur des centres de tri de Montréal est Ricova et que la Ville doit compenser l’opérateur des centres de tri si la matière est vendue à perte.

L’opposition officielle Ensemble Montréal a été offusquée d’apprendre dans Le Journal que la gestion des deux centres de tri de Montréal lui a été confiée.

Surtout que cette firme se trouve sur la liste des firmes à rendement insatisfai­sant de la Ville de Montréal.

« Que Ricova opère presque un monopole, c’est la pire chose qui pouvait arriver pour la conscience environnem­entale des Montréalai­s », s’est désolé le conseiller municipal de Côte-de-liesse Francesco Miele.

RUPTURE DE SERVICES

Le ministre de l’environnem­ent, Benoit Charette, a défendu le transfert du tri à Ricova.

« Il fallait éviter à tout prix la rupture du service et que les gens se retrouvent du jour au lendemain sans service de collecte sélective », a-t-il affirmé.

L’élu responsabl­e du dossier dans l’administra­tion Plante, Jean-françois Parenteau, a martelé hier que la Ville n’avait « pas le luxe » de choisir à qui serait transféré le contrat, en raison de la Loi sur les arrangemen­ts avec les créanciers des compagnies.

Il a indiqué qu’« au départ, Ricova souhaitait renégocier le contrat » du tout nouveau centre de tri de Lachine, ce qui avait « ouvert une porte » pour la Ville pour trouver une autre entreprise. Mais cette occasion a été perdue.

« Ricova est revenue à la charge en prenant le contrat tel quel. C’est sûr qu’il y a des cloches qui sonnent, a dit M. Parenteau. Mais légalement, je ne pouvais pas m’y opposer. C’était seulement Québec qui pouvait le faire. »

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Ministre de
l’environnem­ent
BENOIT CHARETTE Ministre de l’environnem­ent

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