Le Journal de Quebec

Et si Trump ne quittait pas son poste?

- PHILIPPE LÉGER e Blogueur au Journal Chroniqueu­r et journalist­e c philippe.leger2 @quebecorme­dia.com

Si je vous dis « guerre civile », cela vous fait inévitable­ment peur.

On pense immédiatem­ent à des milliers de morts, aux bains de sang, aux pires moments de l’histoire. Le Rwanda, la guerre civile espagnole, le conflit yougoslave…

Mais une guerre civile, selon sa définition, ce n’est pas toujours des milliers de morts.

Cela peut être deux groupes de citoyens armés qui s’affrontent pendant un certain temps.

Des experts et des commentate­urs américains commencent d’ailleurs à s’y pencher sérieuseme­nt à l’approche de l’élection.

LE SCÉNARIO PROBABLE

Bien sûr, celui qui dit qu’une guerre civile est en cours aux États-unis est paranoïaqu­e. La tension pourrait se dissiper rapidement. Surtout si le scénario le plus plausible se produit : une victoire sans équivoque de Joe Biden, qui obligerait le Parti républicai­n, au-delà de Trump, à reconnaîtr­e la défaite.

Mais si c’était l’ambiguïté qui remportait la victoire le 3 novembre ? Que Trump contestait les résultats en criant au vol électoral ?

Qu’entre novembre et janvier, aucun des candidats ne serait clairement vainqueur ? Que, pire, les tribunaux américains devaient trancher ?

QUELQUES FAITS

D’abord, n’oublions pas que les États-unis sont un pays armé. Une arme par habitant en moyenne.

Un pays qui répète que celles-ci leur permettent de « défendre leurs droits », pour rester le « land of the free ».

Des milices, de l’extrême gauche à l’extrême droite, y sont notamment lourdement armées, dans le style AK-47 plutôt que fusil de chasse.

Des groupes qui se détestent au point de s’être affrontés quelques fois depuis 2016, laissant parfois des vies de côté.

Pour les uns, une défaite serait un coup monté de l’état profond, le début du communisme. Une trahison de l’idéal américain.

Pour les autres, une défaite serait la fin de la démocratie, le début du fascisme aux ÉtatsUnis par le Duce Trump.

Et surtout : jusqu’où Trump ira-t-il pour faire dérailler le processus démocratiq­ue, après l’élection ?

Dira-t-il à ses partisans de « stand back, stand by »?

N’oubliez pas qu’il est encore président jusqu’au 20 janvier 2021.

Permettez-moi d’être inquiet.

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