Dr Arruda, pensez à la santé de nos clients !
Le 10 octobre dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux donnait suite à votre recommandation d’imposer le niveau d’alerte maximale à la ville de Gatineau. Cela a du même coup entraîné la fermeture presque complète de la Sporthèque de Hull, l’entreprise que je dirige et qui se consacre depuis 35 ans à l’amélioration de la santé physique de nos concitoyens.
Je suis préoccupée des impacts de cette mesure sur l’avenir de la Sporthèque et sur notre centaine d’employés, mais je me soucie tout autant des effets néfastes durables sur la santé de nos clients. Sans raison valable, la fermeture ordonnée des gymnases en zone rouge place nos établissements et nos services du côté du problème, alors qu’ils appartiennent à la solution.
UNE SANTÉ GLOBALE
De plus en plus d’inquiétudes se manifestent dans les milieux scientifiques quant aux effets néfastes de l’inactivité physique pendant la pandémie. Vos recommandations se situent, dans le cas des gymnases, à contresens de la protection de la santé morale et globale qui relève de votre responsabilité.
L’organisation mondiale de la Santé (OMS) publiait il y a à peine deux ans un plan d’action devant conduire à la réduction de l’inactivité physique, établissant clairement un lien de cause à effet entre celle-ci et la santé de la population. L’heure n’est donc pas à restreindre les occasions de bouger, mais bien à les maintenir, voire à les augmenter dans le cadre le plus sécuritaire possible.
Pour assurer la protection de nos clients et de nos employés, la Sporthèque a mis en place des protocoles sévères et rigoureux, engageant du même coup des dépenses importantes. Notre performance parle d’elle-même : entre le 22 juin, date de réouverture des gymnases, et le 10 octobre, date de notre seconde fermeture, nous avons accueilli 45 000 visiteurs sans déplorer un seul cas d’infection à la COVID-19.
UN CADRE SÉCURITAIRE
Il est regrettable que vos recommandations accentuent la vulnérabilité de nos clients, de nos employés et de nos concitoyens. Notre entreprise a la promotion et l’amélioration de leur santé comme raison d’être. Les restrictions compromettent cette mission, plus essentielle que jamais pendant cette pandémie.
Avec le mois de novembre qui est à nos portes et son incidence connue sur la santé mentale, je vous implore de démontrer que vous croyez en la valeur de l’activité physique. La Sporthèque et les gymnases du Québec mettent à la disposition de leurs clients un cadre professionnel rigoureux, avec des entraîneurs qualifiés et responsables. Ils ont su faire la preuve qu’il n’y avait pour eux aucune demi-mesure pour empêcher la contamination.
La santé globale, physique et morale, est dans notre mission fondamentale et nous croyons fermement à son importance et à sa valeur au sein de la chaîne des services de santé. La Direction nationale de santé publique doit prendre toutes les mesures pour que les Québécois bougent davantage, en autorisant la réouverture des centres d’entraînement. Elle fera aussi en sorte de remettre encore plus de travailleurs de l’activité physique au travail et de préserver un écosystème fragile, au bénéfice de l’ensemble du Québec.