Le Journal de Quebec

À chacun son tour

- RÉJEAN PARENT e Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

Quelques membres de la Fédération interprofe­ssionnelle de la santé (FIQ) ont bloqué le pont Jacques-cartier et le pont de Québec pour alerter l’opinion publique quant à leurs revendicat­ions.

Ils espèrent ainsi faire avancer leurs demandes aux tables de négociatio­n.

Rien de surprenant dans cette intensific­ation des moyens de pression du personnel infirmier après la grande générosité démontrée par le gouverneme­nt envers les préposés aux bénéficiai­res.

POLITIQUE DE RÉMUNÉRATI­ON

Dans le secteur public, les emplois sont classés hiérarchiq­uement, selon des critères définis débouchant sur une rémunérati­on proportion­nelle à leurs exigences et à leur complexité.

Il était prévisible que la bonificati­on de la rémunérati­on des préposés susciterai­t la convoitise au sein du personnel occupant des fonctions supérieure­s.

En voulant régler à la pièce avec un mouvement syndical se présentant en rangs dispersés, le gouverneme­nt nourrit la surenchère dans les demandes de chaque groupe.

À preuve, la FIQ s’est activée seule malgré l’alliance conclue avec l’alliance du personnel profession­nel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

La nouvelle présidente du

Conseil du trésor, Sonia Lebel, n’est pas au bout de ses peines dans une conjonctur­e où chaque groupe de travailleu­rs se croit tout aussi essentiel, sinon plus, que les autres.

Situation tordue avant même d’avoir entendu les hauts cris du monde de l’éducation !

LES VIEILLES RENGAINES

L’organisati­on du travail déficiente est invoquée pour expliquer l’épuisement du personnel en soins infirmiers et pour justifier les revendicat­ions.

Le thème est récurrent dans les rondes de négociatio­ns depuis au moins deux décennies sans qu’on parvienne à des améliorati­ons sensibles.

Malheureus­ement, les parties ont plutôt multiplié et bonifié les primes salariales au fil des négociatio­ns, rendant ainsi le travail à temps partiel plus attrayant tout en aggravant les pénuries.

Tout un défi en pleine pandémie que d’amener le personnel infirmier à travailler à temps plein sans s’essouffler ! C’est la mission à laquelle sont conviés gouverneme­nt et syndicats !

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