Le Journal de Quebec

Vincent d’amérique à l’abri de ses créanciers

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Frappé par la pandémie et incapable de renégocier certains baux, Vincent d’amérique s’est récemment placé sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabil­ité avec l’intention de faire une propositio­n à ses créanciers.

Le détaillant de vêtements de Laval s’est tourné vers les tribunaux le premier octobre. Il a aussi entamé une importante restructur­ation.

Huit des 24 boutiques du groupe à travers la province, dont les deux magasins sous la bannière Félix Homme, ont déjà fermé leurs portes. Ce sont 81 des 179 salariés de la chaîne qui ont été remerciés.

La direction, qui a constaté une importante baisse de ses ventes depuis mars, a indiqué au Journal que le plan de compressio­n ne prévoyait pas d’autres fermetures pour le moment. Elle a aussi précisé qu’aucune coupe n’a été effectuée au siège social où une quinzaine de personnes travaillen­t.

DETTES DE 8 MILLIONS $

Selon des documents du syndic responsabl­e de ce dossier, Raymond Chabot, Vincent d’amérique et sa division manufactur­ière cumulent des dettes d’environ 8 millions $. De ce montant, précisons qu’il y a une dette de 2,24 millions $ entre les deux compagnies.

Ces dernières doivent également d’importante­s sommes à Investisse­ment Québec, à la Banque de développem­ent du Canada et à Revenu Québec. Vincent d’amérique avait réalisé une ronde de financemen­t d’environ 2,5 millions de dollars en 2019 pour appuyer ses projets de croissance.

« Notre principal enjeu était les loyers commerciau­x », répond le président de Vincent d’amérique, Michel Grondines, pour justifier en partie sa décision d’utiliser les tribunaux. « Nous avons eu plusieurs tentatives de rencontre avec les bailleurs et il n’a pas été possible de s’entendre sur quelque chose de raisonnabl­e pour les mois à venir », poursuit-il.

M. Grondines affirme avoir maintenant une oreille plus attentive de certains propriétai­res immobilier­s. Afin de ne pas nuire à ses relations d’affaires, il a toutefois préféré ne pas nommer les récalcitra­nts.

L’entreprise a notamment des points de vente dans des propriétés d’ivanhoé Cambridge, de Cominar, d’oxford Properties Group et de Westcliff.

La direction n’a pas encore de date quant au dépôt de sa propositio­n aux créanciers. M. Grondines assure tout de même ne pas avoir l’intention de vendre la compagnie ou d’accueillir de nouveaux investisse­urs.

Vincent d’amérique maintiendr­a ses activités dans ses magasins et sur le web tout au long du processus de restructur­ation.

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