Alcoolisme, coming-out et défilés de mode
La mannequin Ève Salvail lance sa biographie Sois toi et t’es belle
De Matane à Manhattan… La mannequin québécoise de renommée internationale
Ève Salvail n’a pas eu une vie ordinaire. Dans sa nouvelle biographie, Sois toi et t’es belle, la muse de Jean Paul Gaultier revient sur la vie glamour qu’elle a menée, mais aussi les problèmes d’alcoolisme qui l’ont rongée.
Elle a été la première « mannequin au crâne rasé » et c’est Jean Paul Gaultier – qu’elle appelle affectueusement « mon amoureux » – qui a propulsé sa carrière à l’étranger.
À 49 ans, Ève Salvail a jugé que le timing était approprié pour lancer sa biographie. Une personne de son entourage lui avait lancé l’idée après avoir vu la conférence qu’elle donne depuis quelques années.
Appelée De Matane à Manhattan, cette conférence parle notamment d’échec. La mannequin-devenue-dj y aborde sa rocambolesque carrière, avec ses nombreux hauts, mais elle n’évite pas non plus les bas, dont sa dépendance à l’alcool.
AUDACE DE LA JEUNESSE
Ève Salvail a profité du confinement des derniers mois pour terminer la rédaction de ce livre qu’elle souhaite inspirant. « J’aimerais ça inspirer une personne, juste une, à se sentir belle », dit-elle au Journal.
Ayant grandi à Matane, élevée par des parents adoptifs à l’âme artistique, Ève Salvail ne se destinait pas nécessairement à une glorieuse carrière internationale. C’est après avoir participé au « Concours Clin d’oeil Devenez mannequin » qu’elle a eu la piqûre pour ce milieu.
Parce qu’elle était jeune et « n’avait peur de rien », elle a décidé de se raser la tête et de se faire tatouer le crâne. Cette décision audacieuse s’est finalement avérée payante. Jean Paul Gaultier l’a prise sous son aile, et on connaît la suite...
« En 30 secondes, je suis passée de Matane à famous [célèbre], dit Ève Salvail au bout du fil. [...] Sans Jean Paul Gaultier, j’aurais peut-être eu une belle carrière à Montréal, mais ça n’aurait pas été plus loin. Je ne savais même pas qui il était au début (rires) ! »
Rapidement, dans les premières années, la jeune mannequin qu’elle était s’est rendu compte qu’elle aimait les projecteurs. « J’ai été conçue pour être sur le stage, sans le savoir. »
Mais autant le milieu de la mode était glamour, autant le métier de mannequin n’était pas facile. « T’es tout le temps dans tes valises, dit Ève Salvail. Je pouvais partir, trois, quatre ou cinq mois et faire plusieurs pays. »
Parce que la pression était grande et que les tentations étaient nombreuses, elle a peu à peu développé une dépendance à l’alcool. « Je crois que c’était toujours en moi, en fait », dit-elle.
TOUCHER LE FOND
Il y a quatre ans, le 19 septembre 2016, elle a touché le fond et a décidé de mettre fin à ce problème qui la rongeait. « Mon corps n’en pouvait plus : j’avais de grosses attaques de tachycardie [le coeur qui bat trop vite] qui me réveillaient souvent en pleine nuit », relate-t-elle dans le livre.
Sobre, heureuse et en amour, Ève Salvail partage maintenant son temps entre ses carrières de DJ et de mannequin. « Je suis officiellement retraitée comme mannequin, mais je continue de participer à quelques événements. J’ai la chance d’encore bien paraître pour mon âge (rires) ! »