Le Journal de Quebec

L’UPAC et le BEI vont pouvoir embaucher eux-mêmes leurs enquêteurs

- GENEVIÈVE LAJOIE

En permettant aux patrons de L’UPAC et du Bureau des enquêtes indépendan­tes (BEI) d’embaucher eux-mêmes leurs enquêteurs, Québec ouvre la porte à la possibilit­é, pour les retraités, de profiter d’une double rémunérati­on.

La ministre Geneviève Guilbault a déposé hier un projet de loi qui change le mode de nomination des limiers chargés de lutter contre la corruption. Le plus récent rapport du Comité de surveillan­ce de L’UPAC déplorait l’important roulement de personnel, qui peut nuire aux enquêtes.

À l’heure actuelle, les inspecteur­s de L’UPAC sont prêtés par un autre corps de police. Dorénavant, le commissair­e Frédérick Gaudreau pourra recruter luimême les membres de son escouade.

RÈGLE DE LA FONCTION PUBLIQUE

Le projet de loi 72 offre le même pouvoir au directeur du BEI, qui pourra choisir son équipe d’enquêteurs. En ce moment, c’est le Conseil des ministres qui nomme les membres de cette brigade chargée d’enquêter sur les interventi­ons policières.

Un changement important pour cette organisati­on, qui devait jusqu’ici soumettre ses employés à une règle de la fonction publique les empêchant de toucher à la fois leur pleine pension et leur salaire.

Un frein, selon plusieurs, à l’embauche d’enquêteurs d’expérience.

La ministre de la Sécurité publique a convenu hier qu’il y avait effectivem­ent « un enjeu » avec cette règle au BEI.

Geneviève Guilbault a précisé que les conditions de travail des enquêteurs feront l’objet de discussion avec le Conseil du trésor. « Il y aura une négociatio­n de convention collective », a-t-elle ajouté.

La ministre a refusé de commenter la possibilit­é que la double rémunérati­on soit éventuelle­ment permise au BEI.

ENQUÊTEURS AUX PROFILS VARIÉS

Avec ce nouveau mode de nomination, Geneviève Guilbault estime aussi fournir un outil de plus pour que L’UPAC « fonctionne mieux ».

Si elle veut pouvoir continuer d’embaucher d’ex-policiers, l’escouade souhaite surtout avoir la possibilit­é de recruter des enquêteurs aux profils variés, ce que lui permettra le nouveau mode de nomination, a fait valoir le porte-parole, Mathieu Galarneau.

Ce dernier précise que sur les 88 personnes consacrées aux services des enquêtes, 14 sont des policiers retraités, qui touchent donc leur pleine pension et leur salaire. Ce sont toutefois des gens qui ont été embauchés comme agents de la paix, à titre de profession­nels de la fonction publique.

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