Le Journal de Quebec

Changer l’air

- CLAUDE VILLENEUVE Analyste politique et rédacteur claude.villeneuve@quebecorme­dia.com @vclaude

J’ai publié un texte très critique du couvre-feu qui ne nomme pas son nom imposé par le gouverneme­nt. Quelques personnes m’ont écrit pour me demander « coudon, Villeneuve, c’est quoi ta solution, si t’es si fin ? »

Jamais à court d’idées, Claudio va vous en proposer une, humblement, une approche alternativ­e au confinemen­t : la ventilatio­n des lieux clos.

LES LIEUX CLOS

Depuis juillet, L’OMS et les CDC américains et européens admettent que la transmissi­on de la COVID-19 par voie aérienne doit être considérée dans une stratégie de contrôle de la pandémie. Plus la science avance, plus on pense que la maladie circulerai­t principale­ment par événements super-propagateu­rs dans des lieux clos, mal ventilés et remplis de gens qui parlent, chantent ou crient, pour ensuite se diffuser dans la communauté.

Les anecdotes du karaoké ou du bingo vont dans le sens de cette hypothèse. Ça expliquera­it pourquoi les avions sont des lieux sécuritair­es en ces temps de pandémie : l’air y est changé souvent. Les nations asiatiques qui ont agi prioritair­ement dans ces endroits sont celles qui, au monde, obtiennent les meilleurs résultats face à la pandémie, en confinant moins leur population.

MANQUE DE CURIOSITÉ

L’agence de la santé publique du Canada refuse encore de reconnaîtr­e que le virus se transmet par voie aérienne.

Qu’en est-il au Québec ? Une recherche dans les retranscri­ptions des points de presse tenus par le gouverneme­nt démontre que chaque fois que la question de la ventilatio­n des lieux clos a été abordée, ce n’était jamais à l’initiative des décideurs. Ce sont les journalist­es qui posent des questions là-dessus.

Chaque fois, le directeur de santé publique répond que la voie aérienne n’est pas une source de transmissi­on significat­ive. Un manque de curiosité pour ce qui se fait ailleurs qui est dérangeant.

L’important, ce n’est pas de prétendre que la deuxième vague serait peut-être moins forte si on avait fait preuve de diligence quant à la transmissi­on aérienne, en améliorant la ventilatio­n dans les écoles, par exemple. Ce serait toutefois intéressan­t de savoir s’il est possible de reprendre nos activités plus rapidement en tenant enfin compte de celle-ci.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada