L’hiver covidien
Les feuilles tombent, le vent se lève et la pluie devient plus fréquente. Dans ce tourbillon des derniers mois, je réalise que la routine de l’automne s’installe comme si de rien n’était.
On range les vêtements d’été pour placer ceux d’hiver dans le garde-robe pour qu’ils soient accessibles. Plusieurs d’entre vous ont déjà vu la neige se pointer, et pour les autres, l’odeur des longues soirées froides devient encore plus concrète.
LE CASSE-TÊTE
J’espère que notre premier hiver covidien sera le dernier, mais rien n’est encore moins certain. Les chercheurs à travers le monde travaillent jour et nuit pour créer le fameux vaccin, celui qui devrait nous libérer une fois pour toutes.
À quel moment arrivera-t-il, et surtout, comment serait-il distribué ?
Jusqu’à présent, Santé Canada a reçu cinq demandes d’autorisations de médicament et de vaccin contre la COVID-19 en lien avec la pandémie, dont trois liées à un vaccin. Chaque demande doit faire l’objet d’une évaluation complète et très rigoureuse. De ces demandes, seul l’antiviral pour usage systémique sur les humains de Gilead Sciences Canada, Inc. a été autorisé après un peu plus d’un mois d’attente.
Les trois demandes actives liées à un vaccin présentées par Astrazeneca, Moderna Therapeutics et Pfizer Canada ULC/BIONTECH SE au début du mois d’octobre sont en attente d’une décision.
Une fois les résultats connus, le Comité consultatif national de l’immunisation, dirigé par la Québécoise Dre Caroline Quach, devra recommander l’utilisation des vaccins approuvés, de même qu’identifier les groupes à risque.
Nous n’en sommes pas encore à la production de masse de vaccins ni à la distribution à la population à des endroits définis. Je préfère quand même que l’on prenne le temps de bien faire les choses plutôt que d’accélérer indûment des processus.
POLITICIENS, TASSEZ-VOUS
Lorsque le moment sera venu, les politiciens devront laisser la place aux scientifiques afin qu’ils nous expliquent la logique utilisée dans la priorisation des populations et pour les étapes menant à la distribution des vaccins.
Le politique au niveau provincial devra s’assurer que le système de santé a la capacité logistique et organisationnelle de répondre à la demande. L’opérationnalisation de la séquence sera l’un des tests de gestion à passer pour le ministre Dubé.
En discutant avec des gens à Ottawa, j’ai compris rapidement que les scénarios de priorisation sont multiples. En fait, tout dépend du vaccin qui sera approuvé et de l’effet qu’il aura sur une population par rapport à une autre.
Avec autant d’incertitudes, c’est une autre belle raison pour que nos politiciens laissent la place aux professionnels de ce domaine. On le sait, ce ne sont pas tous les scientifiques qui ont le don d’une communication claire et limpide.
Dans ce cas, les apparatchiks caquistes devront appliquer le fameux proverbe : Faites confiance, mais vérifiez !
Et nous, là-dedans ? Il faudra être patients et respecter le mode de fonctionnement. Je le dis tout de suite, parce que j’ai l’impression qu’il y aura des récalcitrants !