Le Journal de Quebec

Hommage en France au professeur assassiné

Samuel Paty, décapité vendredi par un islamiste, « incarnait la République » selon le président Emmanuel Macron

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PARIS | (AFP) « Samuel Paty fut tué parce qu’il incarnait la République » : Emmanuel Macron a rendu un hommage solennel hier au professeur assassiné cinq jours plus tôt dans un attentat islamiste, affirmant que la France ne renoncerai­t pas à la liberté d’expression et à la laïcité.

« Nous continuero­ns, professeur. Nous défendrons la liberté que vous enseigniez si bien et nous porterons la laïcité, nous ne renonceron­s pas aux caricature­s, aux dessins, même si d’autres reculent », a déclaré le chef de l’état.

La cérémonie avait débuté quelques minutes plus tôt avec l’entrée du cercueil de M. Paty, dans la cour de la célèbre université parisienne de la Sorbonne.

Samuel Paty a été décapité en pleine rue vendredi par Abdoullakh Anzorov, un jeune réfugié russe tchétchène, abattu ensuite par la police.

Il voulait « venger le prophète » contre cet enseignant qui avait montré des caricature­s de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression, comme en atteste un message audio enregistré par l’assaillant peu après l’attentat.

« Samuel Paty fut tué parce que les islamistes veulent notre futur et ils savent qu’avec des héros tranquille­s tels que lui, ils ne l’auront jamais », a insisté M. Macron.

Devant de nombreux ministres, des responsabl­es politiques et une centaine d’élèves de la région parisienne, la cérémonie a été marquée par plusieurs discours de proches de l’enseignant et par la lecture de la célèbre lettre d’albert Camus à son professeur, M. Germain.

UN PARENT INCULPÉ

Sur le plan de l’enquête, sept personnes ont été présentées à un juge hier pour « complicité d’assassinat terroriste ».

Le parent d’élève Brahim Chnina et l’islamiste Abdelhakim Sefrioui ont été inculpés pour « complicité d’assassinat terroriste ».

Deux amis de l’assaillant, Naim B. et Azim E., ont également été mis en examen du même chef. Un troisième proche, Yussu C., est poursuivi pour « associatio­n de malfaiteur­s terroriste en vue de commettre des crimes d’atteintes aux personnes ».

Tous ont été placés en détention provisoire, sauf Brahim Chnina, qui a toutefois été incarcéré dans l’attente d’un débat sur cette question.

Les enquêteurs des services de lutte antiterror­iste s’intéressen­t aussi à des messages échangés sur Whatsapp entre ce père de famille et l’assaillant.

Parmi ces sept suspects, deux mineurs de 14 et 15 ans sont accusés d’avoir désigné l’enseignant au meurtrier en échange de « 300 à 350 euros » (460 à 550 $), a dit le procureur, Jean-françois Ricard.

Trois amis du meurtrier, dont l’un soupçonné de l’avoir convoyé et un autre de l’avoir accompagné au moment de l’achat de son arme, devaient aussi être entendus par un juge.

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PHOTOS AFP Le président français, Emmanuel Macron, a prononcé un discours devant le cercueil de Samuel Paty dans la cour de l’université de la Sorbonne, hier, à Paris.

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