Le Journal de Quebec

Quoi faire face à un mari dictateur?

- LOUISE DESCHÂTELE­T T louise.deschatele­ts@quebecorme­dia. .co

J’ai 35 ans, je suis mariée à un homme de 45 ans et nous avons trois jeunes enfants. Je pourrais affirmer que nous sommes formatés sur l’ancien modèle de couple, car je suis une mère à la maison. Mon conjoint n’avait jamais souhaité fonder une famille avant notre rencontre. Il préférait se consacrer à sa carrière en butinant d’une conquête à l’autre, car c’est un homme séduisant avec un portefeuil­le bien rempli, vu l’entreprise florissant­e qu’il a cofondée et qu’il dirige.

Quand on s’est rencontrés, je lui ai tout de suite fait savoir que je voulais à tout prix des enfants. Il n’a pas dit non, mais il a exigé en contrepart­ie que je quitte mon travail d’enseignant­e au primaire pour me consacrer à l’éducation de nos enfants en devenir. Ce que j’ai accepté.

J’ai eu mes trois enfants rapidement en à peine quatre ans et demi. Autant vous dire que la tâche ne manque pas, même si je peux me permettre de recourir à une aide extérieure, vu que mon mari ne met aucune limite à l’argent dépensé pour ses enfants.

Voici mon problème. Je ne l’avais pas perçu au début, mais il me pèse de plus en plus au fil du temps. Mon mari se croit investi de tous les pouvoirs sur ce qui se passe à la maison, comme il les détient au bureau d’ailleurs, et je trouve ça difficile à supporter à la longue. Au début, je ne m’en rendais pas vraiment compte puisque j’étais occupée à m’installer avec lui, à être enceinte et à mettre mes enfants au monde. Mais maintenant que je sais notre famille complétée, puisque je me suis fait ligaturer à sa demande, on dirait que ça me pète en pleine face.

Non pas que je veuille prendre les rênes du foyer, Louise, pas vraiment. Mais je pense qu’il serait normal qu’on prenne ensemble les décisions concernant les enfants et notre vie commune. Mais là comme ailleurs, c’est lui qui décide, puisque c’est lui qui paye, me dit-il. Jamais je n’aurais imaginé que j’en serais réduite à me contenter de cuisiner et m’occuper des enfants.

Je ne sais plus comment lui dire combien je suis malheureus­e d’être reléguée au second plan dès qu’il s’agit de notre famille. Et quand je lui en parle, il ne répond tout simplement pas. Comme s’il n’avait rien entendu. Trouvez-vous ça normal ? Je sais qu’il vit beaucoup de stress au travail, mais est-ce que ça justifie qu’il ne me considère pas comme son égale ?

Une amoureuse qui déchante

Vous avez raison de déchanter. Son stress au travail ne justifie en rien que votre mari ne vous accorde pas votre juste place dans les décisions qui concernent la famille. Et il est inacceptab­le qu’il refuse de répondre à vos demandes d’explicatio­ns. Il y a urgence de le mettre face à votre déception, pour le réveiller au fait que son argent ne lui donne pas tous les droits.

Nos enfants ont cinq et sept ans. L’un est entré en maternelle en septembre et l’autre en deuxième année. C’est d’ailleurs ce dernier qui a allumé la mèche du problème, si je peux dire. Il est revenu à la maison un soir en disant qu’un de ses camarades lui avait affirmé qu’il recevait un salaire chaque fois qu’il aidait dans les tâches ménagères. Mon mari et moi n’avons nulle envie d’accéder à son désir, mais on se demande si on ne serait pas vieux jeu dans notre façon d’aborder l’affaire.

Je signe pour nous deux

Chaque famille a sa philosophi­e sur le sujet. Il est donc difficile de trancher. Mais rien ne vous oblige à obtempérer, vu que vous détenez les cordons de la bourse. Mais peut-être pourriez-vous faire de cet enjeu un tremplin, pour sensibilis­er votre garçon à la valeur de l’argent ?

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