Le Journal de Quebec

Assoupliss­ements souhaités

- RICHARD BOUTIN

Quadruple médaillée des Jeux paralympiq­ues de 2016 à Rio, Aurélie Rivard doit s’entraîner lors des périodes de bain libre sans la supervisio­n de son entraîneur dans sa préparatio­n pour les Jeux de Tokyo.

« Il y a définitive­ment de plus mauvais scénarios, mais ce n’est pas l’idéal en cette année olympique et c’est un peu frustrant, résume Rivard. Je fais avec pour l’instant, mais je vais avoir besoin de coéquipier­s à long terme et aussi de supervisio­n. C’est plus motivant et plus le fun, surtout que je suis déménagée à Québec avant tout pour l’entraîneur [Marc-andré Pelletier]. Je peux me rendre jusqu’au 28 octobre, mais on va regarder les options s’il n’y a pas de changement. »

Ironiqueme­nt, les jeunes du sportétude­s natation poursuiven­t l’entraîneme­nt avec leur entraîneur.

« Je suis dans un couloir sans entraîneur et dans l’autre couloir, on retrouve un jeune du sport-études avec son coach, raconte Rivard qui s’entraînait à L’INS à Montréal avant déménager à Québec le printemps dernier. C’est normal que les jeunes puissent continuer de bouger, mais je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas droit à la présence de notre entraîneur. »

SITUATION DIFFICILE

Marc-andré Pelletier abonde dans le même sens. « Même à 100 mètres de notre athlète, on ne peut pas être là, déplore le coach du CNQ. Je comprends que la Santé publique ne veut pas de rassemblem­ents autour du tableau, mais on pourrait se servir de la technologi­e sans avoir l’air d’un criminel. J’espère que ça ne s’étirera pas trop, parce qu’on va devoir sortir les chronos à un moment donné. S’il était possible de se préparer de façon optimale seul, il n’y aurait pas d’entraîneur, mais ce n’est pas le cas. Les athlètes de pointe sont les gens qui font le plus attention parce qu’ils ne veulent pas perdre une journée ou deux d’entraîneme­nt. C’est difficile à comprendre. Il y a eu zéro éclosion dans les milieux aquatiques. »

Ayant décidé de faire l’impasse sur un camp d’entraîneme­nt à Victoria en novembre parce qu’il croyait pouvoir s’entraîner à Québec, le kayakiste Pierre-luc Poulin est inquiet.

« Si les gyms ne sont pas ouverts, je vais rater mon pari, résume-t-il. Je savais que je serais capable de m’entraîner au PEPS, mais ce n’est plus le cas. C’est un très gros problème parce que la musculatio­n est la priorité. Si tu es incapable de soulever 170 kg l’hiver, ça va être impossible de réaliser un chrono de 34 secondes sur 200 m l’été. À la maison, je ne peux pas pousser la machine comme souhaité parce que je n’ai pas les poids nécessaire­s. J’ai mis 15 ans d’efforts dans un rêve, et ça serait plate de rater les Jeux olympiques pour ça. »

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