Une piètre défense
Le gouvernement Trudeau a obtenu ce qu’il voulait.
Le scandale WE Charity ne sera pas examiné par un comité spécial, comme le réclamaient le Bloc québécois et le Parti conservateur.
Ni l’affaire Frank Baylis, d’ailleurs, dont Le Journal dévoilait hier des détails qui ajoutent aux soupçons de copinage qui planaient déjà.
Rappelons que monsieur Baylis, qui était député libéral jusqu’à l’an dernier, profite par la bande d’un lucratif contrat de 237 millions $ pour fabriquer des ventilateurs.
Le premier ministre s’en est défendu, en soulignant qu’il n’existe pas de contrat entre le fédéral et l’entreprise de M. Baylis.
Une piètre défense.
Car, comme le révélait mon collègue Jules Richer, le contrat en question a été octroyé à une obscure compagnie créée 11 jours plus tôt, qui a ensuite sous-traité la fabrication de 10 000 unités à la firme Baylis Médicale.
L’affaire a fait grand bruit, hier, à Ottawa ( voir autre texte ci-contre).
CHIEN DE POCHE
Le gouvernement a malgré tout survécu à son vote de confiance, grâce au NPD. Cela a valu à son chef, Jagmeet Singh, l’étiquette de chien de poche du gouvernement, de la part de ses adversaires.
M. Singh ne pourra pas éternellement accorder sa confiance aux libéraux, surtout sur des questions d’éthique. A fortiori, si M. Singh n’obtient rien en retour, comme ce fut le cas avec le vote d’hier.
Il ne faudra pas que cela se reproduise trop souvent, à défaut de quoi certains électeurs se questionneront, avec raison, sur la pertinence du parti de gauche dans ce Parlement minoritaire.
PARTIE REMISE
Le petit manège politique qui s’est joué cette semaine à Ottawa donne à penser que ce n’est que partie remise. Les affaires éthiques qui affligent le gouvernement ne disparaîtront pas.
On attend toujours le rapport du Commissaire à l’éthique sur l’affaire WE Charity.
Et on sait maintenant que les libéraux sont capables d’exiger un vote de confiance, pour un oui ou pour un non, pandémie ou pas.