Le Journal de Quebec

La juge nommée par Trump se rapproche de la Cour suprême

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WASHINGTON | (AFP) Le Sénat a franchi hier un premier cap dans la confirmati­on de la juge nommée par Donald Trump à la Cour suprême, sans les démocrates qui ont boycotté un processus jugé « illégitime » si près du scrutin du 3 novembre.

Les douze élus républicai­ns de la commission judiciaire du Sénat ont voté pour transmettr­e le dossier d’amy Coney Barrett à l’ensemble de la chambre haute du Congrès avec un avis « favorable ». Ce vote de procédure ouvre la voie à un vote final en séance plénière, peut-être dès lundi.

« C’est un grand jour pour l’amérique », a tweeté Donald Trump, qui mise sur la nomination de cette magistrate de 48 ans, fervente catholique, mère de sept enfants et opposée à l’avortement, pour galvaniser les électeurs de la droite religieuse.

OBAMACARE

Mais pour la sénatrice démocrate Kamala Harris, colistière de son rival démocrate Joe Biden, « ce processus de nomination est une honte ». Comme ses neuf collègues démocrates de la commission judiciaire, elle a donc boudé le vote hier.

La Cour suprême doit examiner le 10 novembre un recours contre la loi de l’ex-président Barack Obama sur l’assurance maladie, « l’obamacare », sur laquelle la juge a exprimé des réserves dans le passé.

Pendant les trois jours de son audition, la semaine dernière, les démocrates ont concentré leurs attaques sur ce thème, ce qui leur a permis de décocher des flèches contre la gestion de la pandémie par Donald Trump et d’entrer en résonance avec le principal message de campagne de Joe Biden.

Ils ont également pressé la magistrate de questions sur plusieurs sujets brûlants, dont le droit à l’avortement, le port d’armes ou la protection de l’environnem­ent. Prudente, elle a esquivé sans se dévoiler.

DÉBAT

Faute d’autres leviers, les démocrates, minoritair­es au Sénat, ont finalement opté pour la politique de la chaise vide.

« C’est le processus de confirmati­on d’un juge à la Cour suprême le plus précipité, le plus partisan et le moins légitime de l’histoire », a justifié leur chef Chuck Schumer.

Le Sénat se retrouvera dans l’hémicycle dès aujourd’hui pour débattre de sa candidatur­e. Soucieux d’aller vite, son chef Mitch Mcconnell vise un vote final lundi.

Malgré la défection annoncée de deux élues républicai­nes, Lisa Murkowski et Susan Collins, la juge Barrett devrait obtenir le feu vert du Sénat, indispensa­ble selon la Constituti­on.

Elle remplacera­it alors l’icône progressis­te Ruth Bader Ginsburg, décédée le 18 septembre à 87 ans, et consolider­ait la majorité conservatr­ice à la Cour suprême (six juges sur neuf).

Par ailleurs, Joe Biden promet, s’il est élu président le 3 novembre, de nommer une commission bipartisan­e pour proposer des réformes du système judiciaire devenu, selon lui, « hors de contrôle ».

 ?? PHOTO AFP ?? La juge Amy Coney Barrett a été nommée par le président américain Donald Trump pour remplacer l’icône féministe Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême des États-unis.
PHOTO AFP La juge Amy Coney Barrett a été nommée par le président américain Donald Trump pour remplacer l’icône féministe Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême des États-unis.

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