Une bien pâle copie
La reprise de Rebecca est trop lisse et trop polie
Il a fait son renom avec les très singuliers Kill List et High-rise. Mais en s’attaquant au classique Rebecca, le cinéaste britannique Ben Wheatley ne livre qu’une très pâle copie de ce qu’en avait fait Hitchcock en 1940.
La rencontre entre un jeune veuf et une femme de compagnie prend rapidement des allures de conte de fées : escapades romantiques sur la Côte d’azur, cocktails sur la plage et batifolages dans la Méditerranée.
Mais lorsqu’elle emménagera dans le somptueux manoir de son nouveau prétendant, notre héroïne découvrira rapidement que les sombres recoins de la demeure recèlent leur lot de secrets et de mystères.
TROP LISSE
L’oeuvre initiale – un roman signé Daphne du Maurier – a connu plusieurs incarnations depuis sa publication en 1938. Alfred Hitchcock l’a d’abord portée à l’écran dans le film oscarisé du même titre, plus tard imité par une poignée de cinéastes, dramaturges et metteurs en scène internationaux avec un degré de succès variable.
Mais la nouvelle vision de Ben Wheatly demeure beaucoup trop lisse, trop polie et, ultimement, incroyablement générique. Ses trois actes – ici bien distincts, chacun avec son esthétique bien précise – s’apparentent davantage à des épisodes disparates réunis sans grand souci d’homogénéité ou même de cohérence.
Résultat : un conte gothique remâché qui, sans être complètement indigeste, manque crûment de saveur.
CHARISME ET FROIDEUR
Alors que Lily James charme presque instantanément avec sa candeur et son magnétisme, elle doit composer avec un Armie Hammer bien froid et stoïque. Le manque de chimie entre les deux acteurs – élément crucial dans un tel récit – manque à l’appel, rendant leur idylle peu crédible et, surtout, plutôt ennuyante.
Dommage.