Le Journal de Quebec

MORAL D’ACIER

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Si Stéphanie Simpson a réalisé ce véritable tour de force, c’est notamment en raison de son moral d’acier et de sa débrouilla­rdise. Car même avant de prendre le départ à Kelowna, elle cumulait plusieurs prises.

L’unique Québécoise de la formation canadienne ne disposait pas des mêmes avantages que les autres coureurs. Non en raison de sa province d’origine, mais plutôt par manque de ressources.

Il lui était impossible de voyager avec un équipement aussi imposant que ses compatriot­es de l’ouest canadien. Ainsi, elle s’est débrouillé­e avec ce qu’elle avait sous la main, sans soutien personnel.

« Je n’avais pas tout mon équipement en raison de la limite de bagages dans l’avion et je n’avais pas d’équipement pour m’installer. Certains pouvaient rentrer dans leur véhicule récréatif », a expliqué Simpson, qui a déboursé près de 5000 $ pour vivre cette aventure.

« Ce qui a été très dur pour moi, c’était de combattre le froid et la pluie. La nuit, c’était vraiment désagréabl­e. Je me suis organisée avec les moyens du bord. »

COMBATTRE LE FROID

Pour se réchauffer alors que le mercure frôlait le point de congélatio­n, la coureuse a même dû insérer des serviettes de table dans son soutien-gorge d’entraîneme­nt. Et en pleine nuit, elle a enfilé des sacs d’ordures en plastique dans ses espadrille­s afin de se protéger des infiltrati­ons d’eau. Elle a dû gérer ses trois paires de souliers pour multiplier les tours sur un tracé en gravier. Celui-ci prenait des airs du P’tit Train du Nord, en termes de surface et de dénivelé.

STRATÉGIE

La réalité météorolog­ique l’a amenée à modifier sa stratégie de course. Plutôt que de s’allouer de plus grandes périodes de repos et de grelotter entre les tours qui variaient entre 5 et 12 minutes, elle a étiré le temps de ses boucles afin de rester active et se garder au chaud. Il s’en est par contre fallu de peu pour que sa course prenne fin au 38e tour quand elle a croisé le fil de départ/ arrivée après 58 min 51 s, ne disposant que d’un repos de 69 secondes avant le tour suivant. Une situation qui s’est répétée deux fois par la suite.

Quoi qu’il en soit, l’athlète a montré une moyenne de 48 min 24 s par boucle de 6,7 km, réservant son meilleur tour (41 min 54 s) au 21e.

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