Taux de contagion inquiétant en Gaspésie
Le retour des chasseurs préoccupe après une hausse marquée des cas en Gaspésie
Le coronavirus se transmet à un rythme préoccupant en Gaspésie qui, en proie à plusieurs éclosions dans la communauté et dans ses hôpitaux, espère maintenant que la fin de la chasse à l’orignal ne sera pas suivie par une autre augmentation des cas.
La deuxième vague de coronavirus tient en alerte la Santé publique de la Gaspésie–îlesde-la-madeleine, alors qu’on y a enregistré en octobre plus de la moitié de tous les cas recensés depuis le début de la pandémie.
Selon notre décompte, 447 résidents ont reçu un diagnostic positif depuis le 1er octobre, sur un total de 822 infections depuis le début de la crise. 23 personnes ont perdu la vie jusqu’ici.
Avec 166,7 cas actifs par 100 000 habitants à l’heure actuelle, la Gaspésie arrive au deuxième rang des régions du Québec où le virus est le plus actif en proportion de sa population, derrière la Capitale-nationale, mais devant Montréal.
TROIS HÔPITAUX TOUCHÉS
« On est préoccupés », reconnaît le Dr Yv Bonnier Viger, directeur régional de santé publique, tout en estimant que cette donnée doit être « relativisée » en raison de la densité beaucoup plus faible de la population.
Le virus a fait son chemin dans trois des quatre hôpitaux de la péninsule, infectant notamment neuf employés au centre hospitalier de Maria, où l’éclosion est toutefois stable depuis plusieurs jours. Des éclosions plus récentes sont apparues au centre hospitalier de Gaspé (moins de cinq employés et moins de cinq patients touchés) et de Chandler (moins de cinq employés infectés).
« Ce sont de petits hôpitaux et on a le défi des ressources humaines aussi, alors c’est préoccupant. Il ne faut pas mettre trop de pression sur notre système de santé, parce qu’on va écoper », craint Éric Dubé, préfet de la MRC de Bonaventure.
Le Dr Bonnier Viger n’entrevoit malgré tout pas de ruptures de service pour le moment. « Le sentiment qu’on a, c’est qu’on est en mesure de faire face à la situation actuellement », dit-il.
Des rassemblements familiaux sont pointés du doigt pour expliquer une soixantaine de cas qui sont apparus dans le secteur de Paspébiac, point chaud de la Gaspésie à l’heure actuelle.
Le maire de cette municipalité, Régent
Bastien, espère qu’elle ne tombera pas en zone rouge et préconise des interventions « chirurgicales ».
Du porte-à-porte sera fait pour sensibiliser les citoyens.
CHASSEURS
On commence aussi à voir apparaître des cas chez les chasseurs. Dernièrement, au moins la moitié d’un groupe de 16 chasseurs ayant partagé une roulotte a contracté l’infection.
On redoute d’autres éclosions, alors que la chasse à l’orignal se terminait hier, elle qui attire en moyenne 25 000 personnes de la Gaspésie et de l’extérieur.
« Il y a un paquet de monde qui va sortir du bois. Est-ce qu’on va avoir une recrudescence dans 10-12 jours s’il y a des gens qui se sont contaminés dans la forêt ? », craint M. Dubé, qui est aussi maire de New Richmond.
« C’est sûr que je ne m’attends pas à une baisse importante des cas d’ici deux semaines, justement à cause de cette question de la chasse, mais je ne m’attends pas nécessairement à une très haute augmentation non plus », estime de son côté le Dr Bonnier Viger.