Le Journal de Quebec

Tous sur la même longueur d’onde, pour les victimes

- MICHAËL NGUYEN

La hausse des accusation­s de proxénétis­me au Québec s’explique par le fait que les intervenan­ts travaillen­t de plus en plus de concert afin d’accompagne­r les victimes à travers tout le processus judiciaire, estime-t-on dans les Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC).

« Il y a une volonté de tous les milieux pour contrer l’exploitati­on sexuelle, ça a mené à de belles avancées dans les dernières années », dit Marie-christine Michaud, criminolog­ue et coordinatr­ice du réseau des CAVAC.

Sa collègue Karine Damphousse ajoute qu’on s’efforce dès le début de sécuriser les victimes et de les informer.

LIEN DE CONFIANCE

Par exemple, dit-elle, un

CAVAC a des intervenan­ts à même les locaux de la police de Montréal afin de rencontrer les victimes qui s’y présentent. Elle donne aussi l’exemple de Laval, qui a réuni plusieurs organismes afin de lutter contre l’exploitati­on sexuelle.

« Ça nous permet d’établir un premier contact parce que ce n’est pas tout le monde qui connaît nos services, explique-t-elle. On est là pour mettre la victime à l’avantplan, qu’elle soit soutenue. On crée un lien de confiance. »

DÉTECTION RAPIDE

La sergente Geneviève Major, de la police de Laval, explique que si la lutte porte fruit, c’est parce qu’il y a un important travail d’équipe. Les stratégies sont adaptées, et les policiers suivent des formations pour mieux déceler les cas de proxénétis­me.

« C’est une priorité pour nous, explique la sergente. Avec ce qui a été mis en place, tant au niveau préventif que répressif, on est davantage capable de protéger les victimes et de poursuivre les abuseurs. »

Car en accompagna­nt les victimes, les chances que les dossiers se rendent jusqu’au bout ne font alors qu’augmenter.

« On n’a pas de prise sur le résultat, c’est le processus qui est le plus important, assure Marie-christine Michaud. La victime doit être épaulée et soutenue par une équipe qui la croit, c’est ça qui va faire la différence. Il faut qu’il en ressorte un sentiment de justice et de confiance. C’est le message qu’on travaille fort depuis trois ans. Énormément de travail a été fait. »

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