Le casse-tête d’équipe Canada junior
Le contexte actuel de la pandémie de la COVID-19 représente un défi pour les dirigeants en vue du tournoi
QUÉBEC | Les douze équipes du Québec de la LHJMQ sont en pause forcée, au moins jusqu’à mercredi et possiblement pour plus longtemps tandis que les ligues de l’ontario (OHL) de l’ouest (WHL) considèrent débuter leurs activités en janvier 2021. Pas de doute, le casse-tête est entier pour les dirigeants d’équipe Canada junior qui devront mettre en place une équipe en vue du Championnat mondial de hockey junior, qui débutera le 25 décembre prochain.
L’entraîneur-chef de la sélection canadienne André Tourigny et les dirigeants de Hockey Canada ont au moins pu voir quelques-uns des candidats de la LHJMQ en début de saison. Toutefois, il est évident qu’ils ne pourront en dire autant des joueurs de l’ontario et de l’ouest, tout comme ceux qui évoluent dans la NCAA, avant le début de leur camp qui devrait avoir lieu quelque part à la fin du mois de novembre.
Tourigny, à l’image de la majorité de la population mondiale, a dû se tourner vers le télétravail et la technologie pour continuer de faire avancer ses dossiers.
« Depuis le mois d’avril dernier, on fait de la vidéo pour évaluer les joueurs. On a fait nos évaluations en deux vagues. La première, on l’a fait comme si on était des recruteurs d’équipes de la LNH. On a regardé le talent des joueurs, leurs qualités et comment ils peuvent se développer. Dans notre deuxième vague, on s’est concentré sur ce que les joueurs sont dans le moment présent, sur ce qu’ils peuvent nous donner maintenant. Notre vision était de se dire : si on avait un club à bâtir aujourd’hui, qui on prendrait ? », a expliqué l’entraîneur-chef des 67’s d’ottawa dans la Ligue de l’ontario.
Le calendrier du Mondial junior a été dévoilé la semaine dernière. Si l’horaire du tournoi ainsi que sa destination – l’événement se tiendra dans une bulle à Edmonton – sont réglés, le reste demeure de l’inconnu.
« En ce moment, on ne sait pas quand aura lieu le camp d’entraînement ni combien d’entraînements et de matchs on va pouvoir jouer avant la compétition. Bâtir une équipe quand tu as 20 pratiques, c’est différent de quand tu en as huit. Cela dit, on a la collaboration de tout le monde. Il n’y a personne qui se lève le matin en se disant : bon, aujourd’hui on va mettre des bâtons dans les roues d’équipe Canada. On doit constamment s’ajuster à la situation. »
Dans son plan actuel, Tourigny aimerait inviter environ 45 joueurs au camp d’entraînement, question d’avoir un échantillon assez grand, mais aussi de pouvoir tenir des matchs intra-équipes puisqu’il sera impossible de jouer contre les étoiles universitaires comme c’était coutume depuis quelques années.
ET LAFRENIÈRE ?
Parmi les joueurs qu’il pourrait y avoir au camp, l’entraîneur ne se berce pas d’illusions dans le cas d’alexis Lafrenière. Le directeur général des Rangers de New York Jeff Gorton a récemment mentionné qu’ils évalueraient en temps et lieu la possibilité de prêter le Québécois à ÉCJ. Pour Tourigny, il y a trop d’incertitudes en ce moment pour savoir ce que décidera le clan Lafrenière.
« Je me mets dans la peau de l’agent d’un joueur en ce moment. Tu appelles et tu demandes quand aura lieu le camp. On ne sait pas. Combien de joueurs au camp ? On ne sait pas. Où aura-t-il lieu ? On ne sait pas. Quand on aura des réponses, on aura une meilleure idée des joueurs qui seront présents. »