Le jour décisif est arrivé pour le chanteur Éric Lapointe
Un regroupement de femmes violentées a peur qu’un mauvais message soit envoyé
L’heure de vérité approche pour le chanteur Éric Lapointe, qui saura aujourd’hui si le tribunal accepte de lui éviter un casier judiciaire même s’il a plaidé coupable d’avoir violenté une femme après une fête bien arrosée.
« Je regrette sincèrement ce qui s’est passé », avait expliqué le chanteur lors de son plaidoyer de culpabilité pour voies de fait au début du mois, à la Cour municipale de Montréal.
Alors que les tribunaux serrent la vis aux batteurs de femmes, le chanteur de 51 ans pourrait toutefois s’en sortir sans casier judiciaire pour son crime.
Son avocat, Jacklin Turcot, estime que ce serait raisonnable et la Couronne municipale, représentée par Me Christine Plourde, partage entièrement cet avis.
« La plaignante a été rencontrée à plusieurs reprises, elle a été informée », avait assuré Me Plourde à la cour lors de la dernière audience.
Si cette information est véridique, des proches ont toutefois précisé à l’agence QMI que la femme était « démolie » par cette suggestion commune, d’autant plus qu’elle était prête à témoigner à la cour dans le cadre d’un procès sur les événements survenus en septembre 2019.
INTOXIQUÉ
Lapointe revenait de sa fête d’anniversaire, accompagné d’une amie. La plaignante, que l’on ne peut identifier sur ordre de la cour, a alors eu des « échanges tendus » avec le chanteur, selon le résumé des faits.
« M. Lapointe s’approche de la plaignante, pose sa main sur le cou de cette dernière tout en l’adossant contre le garde-manger », avait indiqué Me Turcot, ajoutant que son client était intoxiqué.
Mais si cette description semble anodine, il s’agit bien d’une agression, pour laquelle l’auteur-compositeur-interprète a plaidé coupable. Et l’idée qu’il s’en sorte sans casier ne plaît pas à la présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, Chantal Arseneault.
« C’est très questionnable, affirme-t-elle. Ça envoie le mauvais message aux femmes qui veulent dénoncer. Ça leur dit que mêmes coupables, les accusés peuvent s’en sortir sans casier. »
PAS DE THÉRAPIE
Mme Arseneault souligne que même si Lapointe reconnaît qu’il était intoxiqué, la poursuite n’a pas demandé que le chanteur suive une thérapie pour combattre l’alcool ou la violence dans le cadre de la probation d’un an suggérée au juge.
Au plus, les avocats ont souligné qu’il pourrait « revoir une psychosociologue, au besoin ».
Plutôt que d’entériner la suggestion des avocats séance tenante, le juge Steeve Larivière s’était donné jusqu’à aujourd’hui pour évaluer la proposition.