Toujours pas de plan pour l’ancienne fortification
La conservation des vestiges découverts en 2018 a coûté 114 000 $
La conservation des vestiges de la palissade de Beaucours a coûté 114 000 $ jusqu’à maintenant et le ministère de la Culture n’a toujours aucun projet dans les cartons pour mettre en valeur les artefacts.
Les artefacts ont été découverts à l’automne 2018. À l’époque, le premier ministre François Legault et le maire de Québec, Régis Labeaume, avaient tenu une conférence de presse pour annoncer en grande pompe la découverte des vestiges d’une des premières fortifications de Québec datant de 1693, nommée le rempart palissadé de Beaucours.
Les deux élus avaient alors plaidé pour une mise en valeur de ces vestiges archéologiques afin que le grand public puisse les admirer.
Or, même si la stabilisation des vestiges est complétée, le ministère de la Culture, qui en a la responsabilité, n’a toujours pas de projet dans les cartons.
« Le ministère de la Culture et des Communications réfléchit actuellement aux possibilités pour mettre en valeur les vestiges du rempart palissadé de Beaucours. [...] Actuellement, aucun endroit n’a été identifié pour la conservation à long terme et aucun projet précis n’a été identifié ou élaboré », a indiqué la porte-parole Isabelle Boily.
Le Ministère a déboursé jusqu’à maintenant 114 044 $ pour le prélèvement, le transport, l’entreposage et le traitement des artefacts, depuis novembre 2018.
Maintenant, il « souhaite notamment trouver un partenaire afin de mettre en valeur les vestiges auprès du public », informe la porte-parole.
De plus, les professionnels du Centre de conservation du Québec ont consacré 517 heures au traitement des vestiges. Ces heures sont consenties gratuitement au Ministère.
ORIGINE CONTROVERSÉE
La datation des fondations a été remise en doute par une équipe de l’université
Laval qui a réalisé une analyse dendrochronologique qui a déterminé que les pièces de bois ayant servi à l’érection de l’ouvrage ont été coupées entre 1750 et 1775, soit beaucoup plus tard que la date de construction de la palissade de Beaucours.
À ce jour, « nos conclusions demeurent les mêmes », soutient le professeur responsable de l’étude, Martin Simard, selon qui « il n’y a aucun nouveau développement sur ce dossier ».
LE MINISTÈRE MAINTIENT SA POSITION
Au Ministère, on affirme que les vestiges sont bien ceux du rempart datant du 17e siècle.
« Les interprétations dans le rapport de recherche archéologique remis au ministère de la Culture et des Communications permettent de croire que les vestiges sont associés au rempart palissadé de Beaucours. Rappelons que le rapport réalisé par la firme archéologique est constitué de nombreuses analyses, dont celle réalisée par l’université Laval. »