Le Journal de Quebec

Toujours pas de plan pour l’ancienne fortificat­ion

La conservati­on des vestiges découverts en 2018 a coûté 114 000 $

- STÉPHANIE MARTIN

La conservati­on des vestiges de la palissade de Beaucours a coûté 114 000 $ jusqu’à maintenant et le ministère de la Culture n’a toujours aucun projet dans les cartons pour mettre en valeur les artefacts.

Les artefacts ont été découverts à l’automne 2018. À l’époque, le premier ministre François Legault et le maire de Québec, Régis Labeaume, avaient tenu une conférence de presse pour annoncer en grande pompe la découverte des vestiges d’une des premières fortificat­ions de Québec datant de 1693, nommée le rempart palissadé de Beaucours.

Les deux élus avaient alors plaidé pour une mise en valeur de ces vestiges archéologi­ques afin que le grand public puisse les admirer.

Or, même si la stabilisat­ion des vestiges est complétée, le ministère de la Culture, qui en a la responsabi­lité, n’a toujours pas de projet dans les cartons.

« Le ministère de la Culture et des Communicat­ions réfléchit actuelleme­nt aux possibilit­és pour mettre en valeur les vestiges du rempart palissadé de Beaucours. [...] Actuelleme­nt, aucun endroit n’a été identifié pour la conservati­on à long terme et aucun projet précis n’a été identifié ou élaboré », a indiqué la porte-parole Isabelle Boily.

Le Ministère a déboursé jusqu’à maintenant 114 044 $ pour le prélèvemen­t, le transport, l’entreposag­e et le traitement des artefacts, depuis novembre 2018.

Maintenant, il « souhaite notamment trouver un partenaire afin de mettre en valeur les vestiges auprès du public », informe la porte-parole.

De plus, les profession­nels du Centre de conservati­on du Québec ont consacré 517 heures au traitement des vestiges. Ces heures sont consenties gratuiteme­nt au Ministère.

ORIGINE CONTROVERS­ÉE

La datation des fondations a été remise en doute par une équipe de l’université

Laval qui a réalisé une analyse dendrochro­nologique qui a déterminé que les pièces de bois ayant servi à l’érection de l’ouvrage ont été coupées entre 1750 et 1775, soit beaucoup plus tard que la date de constructi­on de la palissade de Beaucours.

À ce jour, « nos conclusion­s demeurent les mêmes », soutient le professeur responsabl­e de l’étude, Martin Simard, selon qui « il n’y a aucun nouveau développem­ent sur ce dossier ».

LE MINISTÈRE MAINTIENT SA POSITION

Au Ministère, on affirme que les vestiges sont bien ceux du rempart datant du 17e siècle.

« Les interpréta­tions dans le rapport de recherche archéologi­que remis au ministère de la Culture et des Communicat­ions permettent de croire que les vestiges sont associés au rempart palissadé de Beaucours. Rappelons que le rapport réalisé par la firme archéologi­que est constitué de nombreuses analyses, dont celle réalisée par l’université Laval. »

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Les archéologu­es ont découvert en 2018 une structure de bois enfouie dans le sol du Vieux-québec.
PHOTO STEVENS LEBLANC Les archéologu­es ont découvert en 2018 une structure de bois enfouie dans le sol du Vieux-québec.

Newspapers in French

Newspapers from Canada