Le Journal de Quebec

Confession d’un fédéralist­e

- HAROLD FORTIN Ex-conseiller du premier ministre Couillard c harold. fortin@quebecorme­dia.com

Certains tentent de me faire croire que l’idée de l’indépendan­ce est dépassée. Je ne les crois pas, parce qu’un idéal ne meurt jamais.

Le contexte peut ne pas être propice, mais l’idée que le Québec forme un pays est une option politique tout à fait légitime.

Bien que l’issue du référendum de 1995 ait été satisfaisa­nte pour les fédéralist­es, dont je suis, reste qu’il faut admettre que certains individus et groupes cherchant à promouvoir leur option ont sciemment décidé de ne pas respecter les règles établies.

Sachant que les Québécoise­s et les Québécois se sont donné un terrain de jeu démocratiq­ue pour décider de leur propre destinée, il restera toujours inacceptab­le à mes yeux que des gens provenant de l’extérieur du Québec soient venus à Montréal, à grands frais, pour tenter d’influencer le cours de la campagne référendai­re.

Certains fédéralist­es vous diront que le résultat aurait sûrement été le même et que le camp du OUI a aussi brisé certaines règles. Peut-être, mais au-delà de toutes les raisons possibles, je suis d’abord et avant tout un démocrate qui croit que la parole donnée doit être respectée.

MON 30 OCTOBRE 1995

Je me souviens que ma mère soutenait l’option du NON et mon père ne partageait pas ses états d’âme sur la question. Pour lui, le vote était un geste personnel et confidenti­el.

Durant cet automne de mes 15 ans, des camarades de classe portaient fièrement un drapeau du Québec sur leur sac à dos. À cette époque, je n’étais pas intéressé à la politique et je regardais, comme plusieurs de mon âge, l’autobus du débat référendai­re passer devant moi.

Quand même paradoxal de constater que j’ai consacré, plus tard, presque près de 15 ans de ma vie à la politique.

L’ARGENT ET LE VOTE ETHNIQUE

Le soir du référendum, outre le fait que le NON avait remporté une victoire serrée, je me souviens des mots du premier ministre Jacques Parizeau. J’avais même demandé à mes parents s’ils se sentaient visés par ses commentair­es.

Silence radio. Ils ne m’ont jamais répondu, mais jugeaient que le ton de M. Parizeau n’était pas à la hauteur du moment et du message qu’il tentait de livrer.

Cette soirée a piqué ma curiosité pour la mauvaise raison et m’a repoussé de l’option. Malgré cela, je comprends le sentiment d’injustice ressenti par le camp souveraini­ste.

RETOUR VERS LE FUTUR

Le nouveau chef du Parti québécois, Paul St-pierre Plamondon, aura fort à faire pour ramener le Québec dans un débat aussi passionné sur le sujet. Sa contributi­on sera d’adapter le projet de pays à la réalité de notre époque.

Son approche n’est pas seulement liée à la défense des intérêts de sa formation politique. Le titre de son livre est assez évocateur : Rebâtir le camp du OUI !

On verra si l’exécution sera aussi limpide que le plan de match.

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se souvenir, mais également de réfléchir à la redéfiniti­on du projet pour évaluer comment il peut être pertinent en 2020.
Le 25e anniversai­re est une occasion de se souvenir, mais également de réfléchir à la redéfiniti­on du projet pour évaluer comment il peut être pertinent en 2020.

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