Le Journal de Quebec

Bell devrait-elle avoir encore le droit de participer aux programmes gouverneme­ntaux ?

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Il s’est écoulé déjà une semaine depuis la rencontre entre le premier ministre du Québec et Bell pour discuter de l’épineux dossier de l’accès aux poteaux du géant torontois.

Depuis, rien.

Est-ce que la table de concertati­on qui a été créée ce printemps pour régler cet enjeu, et dont Vidéotron a été exclue, a généré des résultats ? Toujours rien. Bell ne suit aucune règle. Combien de fois, encore, le ministre de l’économie et de l’innovation, Pierre Fitzgibbon, devra-t-il en être témoin pour comprendre ?

Sans dénouement rapide, le gouverneme­nt devrait-il réévaluer la participat­ion de Bell aux programmes publics d’extensions de réseaux ? La question se pose et le ministre devrait l’envisager sérieuseme­nt. Sinon, ce sera une fois de plus la reconducti­on de l’impunité.

RAPPELER BELL À L’ORDRE

Jusqu’à aujourd’hui, Bell n’a subi aucune conséquenc­e pour avoir volontaire­ment retardé la connectivi­té des régions. Il est grand temps pour le ministre Fitzgibbon de rappeler Bell à l’ordre en prenant les moyens nécessaire­s pour mettre fin, une fois pour toutes, à ses pratiques anticoncur­rentielles et déloyales.

Depuis toujours, Bell utilise l’accès à ses poteaux pour mettre des bâtons dans les roues aux autres entreprise­s de télécommun­ication et les empêcher d’offrir de l’internet haute vitesse aux régions. Pour Vidéotron, les demandes d’accès pour un seul poteau peuvent s’échelonner sur près de deux ans. Sans parler des refus d’accès de Bell qui sont plus de 100 fois ceux d’hydro-québec au cours des sept dernières années. Ça dit tout sur la mauvaise foi et l’attitude monopolist­e de Bell.

Imaginez le nombre de foyers qui pourraient déjà être connectés si les délais d’attente pour ces infrastruc­tures étaient raisonnabl­es!

UN ACCÈS INTERNET ESSENTIEL

Nous sommes tous d’accord, faire partie de l’économie numérique n’est pas une option pour les régions, mais bien une nécessité, et leur participat­ion est tributaire de l’accès à des services internet haute vitesse. Sans ceux-ci, les entreprise­s régionales sont limitées et ne pourront pas prospérer à leur plein potentiel.

Croyons-nous vraiment que le télétravai­l, mesure sanitaire appropriée, peut réellement s’implanter et s’élargir devant l’obstructio­n néfaste et systématiq­ue de la direction de Bell ? Poser la question, c’est y répondre. En tant que membre du gouverneme­nt, monsieur Fitzgibbon se doit de prendre des décisions courageuse­s pour le bien collectif des Québécoise­s et des Québécois, et non pour les intérêts d’une entreprise dont le siège décisionne­l est à Toronto.

L’heure est venue pour le ministre de choisir les citoyennes et les citoyens des régions du Québec.

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Président et chef de la direction Québecor
Pierre Karl Péladeau Président et chef de la direction Québecor

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