Le Journal de Quebec

La 2e vague dévaste les Bourses

Les investisse­urs nord-américains et européens très inquiets des restrictio­ns

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NEW YORK | (AFP) Les places boursières mondiales ont clôturé sur de lourdes baisses, hier, la crainte de nouvelles restrictio­ns pour tenter de freiner l’épidémie de COVID-19 pesant sur le moral des investisse­urs.

L’indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a plongé de 3,43 %, le Nasdaq de 3,73 % et l’indice élargi S&P 500 de 3,53 %. Il s’agit de leur plus lourde chute depuis juin.

Du côté des bourses européenne­s, Paris a abandonné 3,37 %, Francfort 4,17 %, Londres 2,55 % et Milan 4,06 %.

« Les investisse­urs veulent vraiment se séparer des actifs risqués », au premier rang desquels les actions, a résumé Valentin Bulle, gérant de portefeuil­le en actions à Dôm Finance.

Le mouvement de défiance a aussi plombé les prix du pétrole, les barils new-yorkais de WTI et londoniens de Brent pour livraison en décembre lâchant plus de 5 %.

RECORD DE CONTAMINAT­ION

Plus de 500 000 nouveaux cas de contaminat­ion par la COVID-19 ont été annoncés dans le monde mardi, un nouveau record selon le comptage réalisé hier par L’AFP, conduisant plusieurs pays à mettre en place des restrictio­ns plus importante­s.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé hier soir le retour du confinemen­t sur tout le territoire national « à partir de vendredi [demain] » et au moins jusqu’au 1er décembre.

L’allemagne a, elle, décrété peu après la clôture des marchés européens la fermeture des restaurant­s, institutio­ns culturelle­s et de loisir à partir de lundi.

En plein coeur de la première vague, les gouverneme­nts et les Banques centrales avaient assuré un soutien massif pour freiner la récession qui se dessinait.

Ce qui avait permis aux marchés actions de se remettre de leurs affres de févriermar­s et de rebondir jusqu’à la fin de l’été.

PLANS DE RELANCE INSUFFISAN­TS

Quel potentiel de soutien ? Or, « il n’est pas évident dans l’immédiat que le soutien budgétaire sera aussi significat­if la deuxième fois », selon Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.

Pour preuve, aux États-unis, à une semaine de l’élection présidenti­elle, « il semble qu’il n’y ait aucune volonté de lancer un plan de relance budgétaire avant la fin du premier trimestre de l’an prochain », souligne l’expert.

Les discussion­s achoppent toujours sur le montant de ce 2e volet de soutien.

L’union européenne en est encore à mettre en route son budget et un premier plan de relance de 750 milliards d’euros, adopté en juillet, dont ont tant besoin l’italie et l’espagne. Bien loin d’un potentiel deuxième plan.

Christine Lagarde présidera aujourd’hui sa huitième réunion de politique monétaire à la Banque centrale européenne (BCE) et toute informatio­n nouvelle en matière de financemen­t de l’économie sera particuliè­rement scrutée.

« La BCE ne va probableme­nt pas annoncer de changement demain », mais « c’est une opportunit­é pour sa présidente Lagarde de calmer les marchés et de préparer la voie à de nouvelles mesures en décembre », indique Milan Cutkovic, analyste chez Activtrade­s.

Pendant ce temps, les suppressio­ns de sites et d’emplois s’accumulent : rien qu’hier, Celio a annoncé la fermeture de 102 magasins en France, et Boeing de 7000 emplois supplément­aires d’ici fin 2021 ( voir autre texte).

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