Le Journal de Quebec

Un pas dans la bonne direction

- DIANE TREMBLAY

Le directeur général du PECH (programme d’encadremen­t clinique et d’hébergemen­t) de Québec estime que l’aide de 100 M$ annoncée hier est un pas dans la bonne direction.

« C’est un accueil favorable. Maintenant, il faut décortique­r les mesures annoncées parce qu’il se pourrait que l’on soit admissible seulement aux 10 M$ annoncés pour les organismes communauta­ires en santé mentale, alors qu’il serait préférable que l’on puisse élargir l’accès au financemen­t », a réagi Benoît Côté, directeur général du PECH.

Les équipes du PECH réalisent en moyenne six interventi­ons de crise par jour, en collaborat­ion avec le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), pour un total de plus de 2300 par année.

« Neuf interventi­ons sur dix ne comportent aucun danger, […] même si le risque zéro n’existe pas. »

HAUSSE DE CAS

Depuis le début de la pandémie, l’organisme observe une augmentati­on de 20 % du nombre de crises psychosoci­ales qui lui sont relayées par le 9-1-1.

Le milieu communauta­ire déplore le sous-financemen­t des services de premières lignes depuis très longtemps. Les délais pour consulter un psychologu­e sont interminab­les, ajoute M. Côté.

« L’accès rapide à des services de première ligne permet de diminuer l’importance de la crise. On intervient de façon préventive. Cela fait en sorte que la personne n’a pas à attendre de huit mois à un an sur une liste d’attente pour rencontrer quelqu’un. Il peut se passer bien des choses si on attend trop longtemps. La personne se décourage et il peut y avoir une détériorat­ion de sa santé mentale », a-t-il dit.

Il n’existe pas moins d’une quarantain­e d’organismes communauta­ires à Québec qui n’ont pas vu leur financemen­t augmenter depuis au moins dix ans.

Pour M. Côté, s’il n’y a sur la table que les 10 M$ pour les organismes communauta­ires, cela reste « insuffisan­t ». Les regroupeme­nts d’organismes en santé mentale revendique­nt, à eux seuls, près de 100 M$, alors que le montant annoncé hier comprend aussi des mesures dans le réseau public.

ENJEUX

« Ce n’est pas négligeabl­e un montant de 100 M$, mais c’est dans la façon dont il est réparti qu’on va voir si on peut en tirer parti. »

Par ailleurs, l’alliance du personnel profession­nel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) déplore qu’il ait fallu attendre un drame pour que le gouverneme­nt aborde les enjeux de santé mentale.

« D’autant plus que les listes d’attente pour obtenir des services s’allongent, depuis de nombreuses années, et que L’APTS a sonné l’alarme plusieurs fois à ce sujet », a affirmé l’alliance, qui réclame un financemen­t « pour les années à venir » afin de bonifier l’offre de soins en santé mentale.

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