Labeaume se réjouit d’être enfin entendu
Il a réclamé à Legault un débat sur la santé mentale
Après des années à parler sans avoir l’impression d’être entendu, le maire de Québec dit avoir enfin l’oreille des gouvernements supérieurs dans le dossier de la santé mentale.
« J’ai pas eu l’impression d’être entendu, sauf depuis deux jours », a laissé tomber Régis Labeaume, hier.
Au surlendemain de l’attaque meurtrière qui a fait deux morts et cinq blessés dans le Vieux-québec, M. Labeaume a de nouveau martelé l’importance d’un « débat national » en santé mentale. Il a réaffirmé son idée directement aux deux dirigeants François Legault et Justin Trudeau, à qui il a parlé dans la foulée de la tuerie.
« Je leur ai soumis l’idée. Je n’ai pas eu de réponse. Mais il y a de l’intérêt », a révélé le maire.
Il s’est réjoui des 100 millions $ annoncés par le ministre Lionel Carmant. « Personne ne peut être malheureux de ça. Mais il ne faut pas faire l’économie du débat national. Ne pas le faire serait sous-estimer le phénomène et sous-estimer le désir de la population d’en parler. »
Il a même invité les citoyens à lui écrire personnellement afin de mieux comprendre les difficultés qu’ils vivent. « Je lirai tout », a-t-il promis.
AIDE POUR LES JEUNES
M. Labeaume a indiqué que son équipe présentera au cours des prochains jours des mesures afin d’aider les jeunes, particulièrement, qui vivent des difficultés.
Le maire ne souhaite pas, comme le propose le premier ministre Legault, que des travailleurs sociaux accompagnent les policiers. À Québec, dit-il, l’organisme PECH est exemplaire dans ce domaine et il a déjà déposé au gouvernement un projet d’accroissement des services de l’organisme.
Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, a tendu la main au maire de Québec. « Mon voeu, c’est de travailler ensemble. » Le maire a répondu en disant « qu’il ne pourra pas faire grand-chose », avant la réunion du conseil municipal, où les élus ont tous observé une minute de silence. Le conseiller du Vieux-québec, Jean Rousseau, s’est dit « traumatisé » par l’événement et il a proposé de tenir une « cérémonie de deuil national en hommage aux victimes de l’attentat de Québec ». Le maire a tiqué sur l’emploi du mot attentat. « Ce n’est pas un attentat », a corrigé M. Labeaume. « C’est peut-être un homicide, un assassinat. Il faut bien différencier les choses. »