Enseignantes contre la loi sur la laïcité
Elles témoignent au procès pour la faire invalider
Enlever leur signe religieux ne serait-ce que quelques heures, le temps de donner un cours, est inconcevable, ont témoigné hier des enseignantes au premier jour du procès visant à faire invalider la loi sur la laïcité.
« Ma religion est un mode de vie. Pour moi, le hijab est une obligation de l’islam, il fait partie de moi, l’enlever est inconcevable, inimaginable », a affirmé Ichrak Nourel Hak, une enseignante qui pratique dans le privé, hier au palais de justice de Montréal.
Pour Messaouda Dridj, une autre enseignante, le voile représente son identité, si bien qu’elle « n’oserait pas [se] regarder dans le miroir » sans le porter. Amrit Kaur, qui est de confession sikhe, affirme pour sa part que retirer son turban reviendrait à renier sa religion.
« C’est qui je suis, je ne serais pas complète sans lui », a-t-elle témoigné.
Ces trois femmes, appuyées entre autres par le Conseil national des musulmans canadiens et l’association canadienne des libertés civiles, espèrent que le procès convaincra le juge que la loi sur la laïcité est discriminatoire, et qu’elle doit être invalidée.
Une trentaine de manifestants leur ont d’ailleurs apporté leur soutien sur le parvis du palais de justice, hier.
Mais le gouvernement compte bien se défendre, tel qu’il l’a fait avec succès quand ses opposants ont tenté de faire suspendre la loi temporairement, l’année passée.
APPEL
Le procès, présidé par le juge Marc-andré Blanchard, doit durer cinq semaines. Mais le magistrat s’est dit conscient que son jugement ne mettra pas fin à l’affaire, puisque la partie qui sera défaite va assurément porter la cause en appel.
Plusieurs organismes, comme le Mouvement laïque québécois, soutiennent pour leur part la loi.