Les Américains appelés aux urnes aujourd’hui
Trump et Biden à couteaux tirés à la veille du scrutin
AFP | « Bidon »: Donald Trump a balayé hier les sondages qui le placent derrière son rival Joe Biden, affichant une confiance inébranlable à la veille d’une élection aux allures de référendum sur sa présidence hors norme.
Après quatre années tumultueuses, les ÉtatsUnis « en ont assez du chaos », a martelé son adversaire démocrate, qui dit se battre pour restaurer l’« âme » de l’amérique. « Il est temps pour Donald Trump de faire ses valises et de rentrer chez lui », a tonné Joe Biden.
Les deux septuagénaires, aussi différents sur la forme que sur le fond, sont engagés dans un sprint final après une campagne abrasive.
Fragilisé par une recrudescence de la pandémie de COVID-19, Donald Trump se démultiplie pour faire mentir les sondages et créer la surprise, comme il l’avait fait en 2016.
« Demain [aujourd’hui], nous allons gagner quatre ans de plus à la Maison-blanche », a-t-il lancé devant des partisans en Caroline du Nord. « Comme ça, on pourra finir le travail entamé », a-t-il ajouté quelques heures plus tard dans le Michigan.
« FINIR LE TRAVAIL ENTAMÉ »
Faisant comme un pied de nez, il s’est entretemps rendu à Scranton, la ville natale de son rival démocrate, qu’il a, dans un discours bien huilé, accusé d’être « endormi », mais aussi « agité », « corrompu », « contrôlé par les grands médias »...
Joe Biden, qui a lui aussi mis le cap sur l’étatclé de Pennsylvanie, lui a renvoyé la balle : « Il ne voit le monde qu’à travers le prisme de Park Avenue », célèbre artère de New York où s’alignent grandes banques et hôtels de luxe.
Le démocrate continuera sa campagne dans cet État jusqu’à la dernière minute, avec des interventions prévues aujourd’hui à Scranton et Philadelphie, une démarche légale, mais inhabituelle.
« Je ne supporterai pas quatre ans de plus avec Trump », a confié une de ses partisanes, Jane Perry, 65 ans, croisée à Pittsburgh, où l’ancien vice-président a tenu un rassemblement hier soir en présence de la chanteuse Lady Gaga.
À l’inverse, Lara Schmidt, 42 ans, espère un « raz-de-marée » en faveur du président, qu’elle a écouté avec ferveur à Scranton. « Mais si les votes par correspondance se font dans l’illégalité, je me mettrai à genoux pour prier », dit-elle, inquiète.
Près de 100 millions d’américains ont déjà voté par anticipation, en personne ou par correspondance, pour éviter les bureaux de vote bondés en pleine pandémie. Depuis des semaines, Donald Trump critique cette option, l’accusant sans preuve de favoriser la fraude électorale.
Le président, qui craint de devenir le premier à ne pas être réélu depuis un quart de siècle, entretient le flou sur la position qu’il adoptera en cas de défaite, ce qui suscite l’anxiété dans le pays.
Signe de la tension qui règne à l’issue d’une campagne d’une agressivité inouïe, des commerces dans plusieurs villes américaines, dont New York et Washington, se sont barricadés par crainte de manifestations violentes.
« VIRER TRUMP »
Un mois après son infection à la COVID-19, Donald Trump, 74 ans, ne montre aucun signe de fatigue et s’est rendu hier soir à Kenosha, dans le Wisconsin, avant un dernier acte à Grand Rapids (Michigan), comme en 2016.
Joe Biden se concentre essentiellement sur la Pennsylvanie, remportée en 2016 par Donald Trump avec une avance de seulement 44000 voix.
À 77 ans, le démocrate a mené une campagne discrète, mettant un point d’honneur à respecter scrupuleusement les consignes des autorités sanitaires pour éviter de propager la COVID-19.
Il a encore une fois pris hier le contrepied du président républicain, lequel a laissé entendre qu’il pourrait limoger l’immunologue respecté Anthony Fauci, de plus en plus critique envers la stratégie gouvernementale.
« J’ai une meilleure idée », a dit Joe Biden. « Élisez-moi et je vais embaucher le Dr Fauci et virer Donald Trump ! »
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